L’heure est décidément aux méga-opérations dans le secteur de l’assurance. Après la fusion à 18 milliards de dollars entre le courtier Willis et le cabinet de conseil américain Towers Watson dévoilée la veille, l’assureur ACE – basé en Suisse et coté à New York – a annoncé mercredi le rachat de son concurrent américain Chubb pour 28,3 milliards de dollars (25,5 milliards d’euros).
Cette transaction va donner naissance à un nouveau poids lourd de l’assurance de biens et de responsabilité pour les entreprises et les particuliers. Présent dans 54 pays, ACE a engrangé pour 17,8 milliards de primes nettes l’an dernier. Implanté dans 25 pays, Chubb affichait 12,6 milliards de dollars de primes nettes pour 2014. A fin décembre, la valeur boursière combinée des deux groupes s’élevait à près de 46 milliards de dollars.
« Nous réunissons deux entreprises très complémentaires, se réjouissait Evan G. Greenberg, le PDG d’ACE. Quand nous sommes sur les mêmes produits, l’un de nous est généralement plus présent sur les grands entreprises tandis que l’autre sert davantage des entreprises plus petites ou le mid-market », décrit-il.
Le nouvel ensemble opérera sous le nom de Chubb – « une grande marque », souligne Evan G. Greenberg. Il sera, comme ACE, une compagnie de nationalité suisse, avec son bureau principal à Zurich et une « présence significative » en Amérique du Nord.
Selon les termes de l’accord, approuvé par les conseils d’administration des deux sociétés, les actionnaires de Chubb recevront par titre 62,93 dollars en cash et 0,6019 action ACE. Cela représente une prime d’environ 30 % par rapport au cours de clôture de Chubb de mardi, précisent les deux groupes. Après la finalisation de la transaction, les actionnaires d’ACE détiendront 70 % du nouveau groupe, tandis que ceux de Chubb auront 30 % du capital. Suite à ces annonces, le titre ACE prenait 1,63 % à Wall Street, tandis que celui de Chubb bondissait de 28,63 % à la mi-séance.
Depuis plusieurs jours, les investisseurs avaient déjà les yeux rivés vers les Etats-Unis, mais pour attendre une opération… dans l’assurance santé. Les spéculations vont bon train sur d’éventuels rapprochements entre acteurs du Top 5. La semaine dernière, l’agence Bloomberg affirmait ainsi comme étant imminent le rachat d’Humana, le numéro quatre de l’assurance-santé américaine, par Aetna, le numéro trois.