C’est un rappel à l’ordre coûteux que vient d’infliger le gendarme financier français à Generali. Sa filiale d’assurance-vie, Generali Vie, a écopé d’une amende de 5 millions d’euros en raison notamment de manquements dans son dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Cette sanction est assortie d’un blâme, a précisé l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) dans une décision publiée mardi.

Selon l’ACPR « de très sérieuses carences » dans le dispositif de la filiale censé intervenir dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme « affectaient à la fois son organisation et ses outils de suivi, ainsi que les modalités de respect de ses obligations de vigilance ». La filiale de Generali affichait également « de nombreuses défaillances » en matière de connaissance de ses clients, dans des dossiers de relations d’affaires examinés par la mission de contrôle. Par exemple, la fiche d’actualisation des dossiers clients n’était pas utilisée à l’occasion d’une sortie de fonds. L’ACPR cite aussi le cas d’un dossier où, quatre mois après la souscription d’un contrat, un client en a racheté la totalité pour un montant de 2,8 millions d’euros, sans que Generali Vie ne procède à la recherche de justificatifs.

 

Le groupe a mis en oeuvre un plan d’action en 2013 pour remédier à ces manquements. Celui-ci prévoit que Generali Vie dépense environ 30 millions d’euros sur la période 2012-2017 pour mettre à niveau son dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Mais, selon l’ACPR, ce plan « ne conduit pas à remettre en cause les griefs »