C’est désormais officiel. Selon un communiqué publié mercredi soir, l’assureur-crédit Coface va se séparer de son activité de garantie publique à l’export, gérée pour le compte de l’Etat depuis 1946. Selon le souhait du gouvernement, évoqué en février dernier, la Banque publique d’investissement, bpifrance, sera chargée de gérer à partir du premier semestre 2016 ces garanties qui couvrent les risques commerciaux pour les entreprises françaises à l’étranger. La banque publique complète ainsi sa palette d’outils de financement public à l’export et conforte son rôle de « guichet unique ».
Pour convaincre Coface de se séparer de cette activité historique, l’Etat et bpifrance débourseront 77,2 millions d’euros. Une somme « correspondant à une valorisation d’environ 89,7 millions avant impôt nette des passifs transférés » à bpifrance, lesquels sont estimés à 12,5 millions d’euros à fin 2014, précise Coface dans un communiqué. Dans le détail, c’est l’Etat qui versera la plus grande partie de ce montant. Bpifrance, de son côté, « participera avec une logique d’investisseur, en limitant son apport à sa marge espérée », explique une source proche.
Mauvaise nouvelle pour les actionnaires
Avec cette somme, Coface estime pouvoir couvrir les charges immédiates de dépréciations d’actifs liées à la perte de cette activité et à la perte de sa marge opérationnelle. Le transfert de cette activité à bpifrance devrait néanmoins amputer la rentabilité de l’assureur-crédit de 1,4 point. C’est une mauvaise nouvelle pour les actionnaires qui s’étaient tournés vers la valeur lors de son introduction en Bourse l’année passée. Pour retrouver des marges de manoeuvre, le groupe indique étudier « la mise en oeuvre d’un programme d’efficacité opérationnelle » sans en préciser les modalités.
Une annonce qui intervient alors que l’assureur-crédit a publié des résultats semestriels en repli. Le bénéfice net du groupe recule de 4,2 %, à 66,1 millions d’euros, à fin juin en raison de la multiplication des sinistres dans certains pays émergents, notamment en Russie, en Chine et en Amérique latine. Le chiffre d’affaires de Coface progresse néanmoins de 5,1 %, à 760 millions d’euros. Pour intégrer l’activité de garantie export, bpifrance pourrait créer une nouvelle filiale. Si cette activité ne mobilisera pas particulièrement ses fonds propres, dans la mesure où les garanties publiques seront fournies aux entreprises pour le compte de l’Etat, le défi de l’intégration reste conséquent. Au total, 350 salariés sont chargés de la gestion de ce mandat public chez Coface. Ils vont devoir basculer dans les équipes de bpifrance l’an prochain.