Le réassureur allemand Munich Ré envisage de se lancer dans le crédit aux entreprises pour doper la rentabilité de ses placements financiers, qui souffre en particulier du faible rendement de la dette allemande. « C’est un sujet de discussion pour nous », a déclaré hier le directeur financier, Jörg Schneider, au « Financial Times Deutschland » à propos d’une éventuelle activité de crédit.
Le géant de Munich gère 212 milliards d’euros d’actifs, mais doit se conforter aux règles de prudence de l’assurance. Il investit, par exemple, dans de la dette allemande, de moins en moins rentable car peu risquée. Dans le même temps, le groupe promet à ses clients des contrats d’assurance-vie rémunérés à un taux relativement élevé. Pour combler le fossé, il veut soit faire des placements plus rémunérateurs soit pénétrer de nouveaux marchés.
Un mouvement bien suivi
« Nous touchons en moyenne un peu moins de 3 % pour l’argent que nous plaçons », a précisé Jörg Schneider. Or Munich Ré promet, par exemple, un taux de 3,4 % aux souscripteurs d’assurances-vie de sa filiale Ergo. Le réassureur, qui a réduit son exposition au secteur bancaire et ne veut pas se lancer dans des placements risqués comme de gros achats d’actions, pourrait ainsi utiliser ses liquidités pour faire des prêts à de grandes entreprises, mieux rémunérés que des placements obligataires.
Munich Ré n’est pas le premier acteur du secteur à s’intéresser au sujet. AXA France s’est rapproché du Crédit Agricole et de la Société Générale pour prêter à de grandes entreprises françaises non cotées. Allianz France étudie également la question. Les intérêts des banques et des compagnies d’assurances se rejoignent. Dans la perspective des normes de Bâle III, les premières cherchent à alléger leur bilan, les secondes, bientôt confrontées à un nouveau cadre prudentiel, y voient un moyen de diversifier leurs investissements.