Le suspense devait toucher à sa fin le 26 juillet. Jeudi prochain, le conseil d’administration de CNP Assurances devait, en effet, élire le nouveau directeur général du premier assureur-vie français. Finalement, selon un proche de la Caisse des Dépôts (CDC), les administrateurs se contenteront « probablement » de prolonger le mandat intérimaire d’Antoine Lissowski.
Fin juin, le directeur financier de CNP Assurances avait été nommé directeur général du groupe public pour un mois en remplacement de Gilles Benoist, atteint par la limite d’âge. Cette source a confirmé hier l’information du « Figaro », selon laquelle Jean-Pierre Jouyet, nouveau directeur général de la CDC, premier actionnaire de l’assureur-vie avec 40 % de son capital, a préféré différer le choix du nouveau patron exécutif de CNP Assurances, plutôt que de risquer une première polémique.
Lancé il y a plus de six mois, ce processus de sélection s’est, en effet, politisé au contact de la campagne présidentielle. Nicolas Sarkozy ayant décidé de reporter la nomination du directeur général de la Caisse des Dépôts après les élections, il a de facto ruiné les espoirs d’Augustin de Romanet de renouveler son mandat à la tête de l’institution financière au-delà du 7 mars 2012. A défaut, ce chiraquien espérait obtenir le soutien du nouveau président de la République, François Hollande. Mais sa candidature s’est vue contrariée par la nomination surprise à la présidence de CNP Assurances de Jean-Paul Faugère, directeur de cabinet de l’ancien Premier ministre François Fillon. « Les réseaux de distribution de La Poste et de BPCE, qui sont actionnaires de la CNP et en assurent 80 % du chiffre d’affaires, ont été ulcérés par les conditions de cette nomination. Ils ne veulent pas d’un second parachutage », précise un proche du dossier.
Nouveaux candidats
L’Autorité de contrôle prudentiel (ACP) se serait, en outre, émue de ce que le premier groupe d’assurance-vie français soit dirigé par un binôme dépourvu des compétences d’un assureur aguerri. Jean-Pierre Jouyet a donc décidé de rouvrir le processus de sélection confié au cabinet spécialisé de Jean-Charles Beigbeder. Selon nos informations, Antoine Lissowski aurait été son choix initial. Mais d’autres candidats peuvent désormais se faire connaître. Pour assurer la transparence de ce nouveau processus, tous les aspirants devront passer devant le comité des nominations de la CNP, ce qui renvoie probablement le choix final à la rentrée. « Antoine Lissowski est sans doute le plus à même de faire face à un coup de tabac éventuel sur les marchés durant l’été », relativise un proche de la CNP.« Si ce nouveau report permet de sélectionner un candidat consensuel pour le premier assureur-vie français, ce n’est pas si mal », conclut un administrateur.