Cela ne reste qu’un exercice théorique effectué à un instant donné, bien sûr. Mais nul doute que les résultats du deuxième test de résistance auquel ont participé les principaux assureurs européens entre mars et mai vont être abondamment commentés. Le tableau d’ensemble montre une résilience du secteur, comme ne manquait pas de le souligner hier l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (Eiopa). Il n’empêche que près de 10 % des participants n’ont pu satisfaire à l’exigence minimale de capital requis (MCR) sous Solvabilité II en cas de choc majeur.
L’Eiopa les avait soumis à trois scénarios différents combinant un certain nombre de chocs assurantiels, de marché et de crédit. Le scénario de base s’est révélé trop dur pour 11 assureurs. Quand les hypothèses macroéconomiques ont été plus adverses, 13 ne peuvent couvrir leur MCR pour un déficit de solvabilité agrégé d’environ 4,4 milliards d’euros.
Dans le cas d’un choc inflationniste obligeant les banques centrales à une remontée rapide des taux, la marche s’est avérée trop haute pour 10 assureurs. Enfin, 6 assureurs n’ont pas réussi à répondre à un choc sur les expositions souveraines.
L’Eiopa s’est bien gardée de donner hier le nom des assureurs chahutés par ces « stress tests », ne livrant que des résultats agrégés au niveau européen. Une présentation qui se justifie par le fait que le cadre utilisé pour l’exercice n’est pas encore définitivement arrêté, explique le régulateur.
« Bons résultats » en France
Du côté français, l’heure était hier au satisfecit. Tous les opérateurs testés (qui pesaient au total environ 60 % du marché en non-vie et 70 % en vie) ont affiché un ratio de couverture du MCR supérieur à 100 % « dans chacun des trois scénarios principaux ainsi que dans le scénario annexe », indiquait l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP). « Ces bons résultats démontrent la solidité du secteur français de l’assurance et sa capacité une nouvelle fois à surmonter des situations macroéconomiques difficiles », a commenté Christian Noyer, le président de l’ACP, soulignant le caractère ambitieux de l’exercice.
Au total, près de 221 assureurs et réassureurs européens ont répondu à l’appel, soit nettement plus que pour le précédent « stress test », réalisé en décembre 2009.