C’est une destination pour le moins inattendue pour le groupe MGEN (Mutuelle Générale de l’Education nationale). La mutuelle française a en effet annoncé jeudi préparer son implantation en Chine.
Elle est « en phase d’agrément » auprès de la CIRC, l’autorité locale de régulation du secteur de l’assurance, pour ouvrir un bureau de représentation à Pékin. Elle est par ailleurs en pourparlers avec des partenaires chinois « afin de participer au développement du marché de l’assurance et de la protection sociale santé ». La mise en route opérationnelle du projet pourrait prendre de 18 à 24 mois, indique aux « Echos », Jean-Louis Davet, le directeur général du groupe MGEN.
Cette annonce intervient au moment où la CIRC vient d’accorder « ses trois premières licences à des mutuelles », indique le groupe français. Celui-ci n’avait jusqu’alors jamais parlé de ses ambitions en Chine. Mais il a préparé le terrain de longue date. Il explique avoir ainsi joué un rôle actif « depuis 2010 » auprès des plus hautes instances politiques et administratives chinoises, en « étroite coopération » avec l’Icmif (la fédération internationale des coopératives et mutuelles d’assurance), dans leurs réflexions autour de la protection sociale.
La MGEN va ainsi s’ouvrir les portes d’un énorme marché en devenir, alors que le 13e plan quinquennal chinois (2016-2020) vise notamment à développer des mutuelles complémentaires santé. Preuve de l’importance de ce dossier, les investissements prévus par la MGEN vont se chiffrer en dizaines de millions d’euros, précise Jean-Louis Davet.
La MGEN était l’une des très rares mutuelles santé à s’être déjà aventurée hors de France. Pour l’heure, son développement à l’international se limite au seul Portugal, via Europamut, un cabinet de courtage codétenu avec la mutuelle belge Integrale, avec près de 16.000 personnes protégées à fin 2015. Après des débuts compliqués, «la croissance a repris et les équilibres techniques ont été rétablis », indique Jean-Louis Davet.
Il y a quatre ans, la MGEN avait aussi envisagé de créer, en partenariat avec son homologue belge Solidaris, une mutuelle de santé dans un pays d’Europe du Sud ou d’Europe centrale et orientale. Ce projet n’a finalement pas vu le jour. « Après une étude des différents marchés possibles, nous avons décidé qu’il y avait d’autres priorités », explique Jean-Louis Davet.
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