Comme prévu, le bilan financier des inondations survenues en France la semaine dernière sera particulièrement lourd. Selon une première estimation avancée mardi par l’Association française de l’assurance (AFA), « le montant final des dommages assurés est évalué à ce stade entre 900 millions et 1,4 milliard d’euros, l’incertitude demeurant sur les conditions et la durée de la décrue en cours ». Une fourchette qui concorde avec le chiffrage fait par la Caisse centrale de réassurance (CCR), le réassureur public qui intervient dans l’indemnisation des catastrophes naturelles en France.
Les assureurs ont déjà reçu 77.000 déclarations de sinistre. Au final, il pourrait y en avoir jusqu’à 150.000, d’après l’AFA. Les assurés pourront envoyer leur déclaration jusqu’au 30 juin. « Il y a toujours une certaine latence dans la réception des dossiers » en particulier en provenance des entreprises, a indiqué mardi Joaquim Pinheiro, directeur général indemnisation chez Covéa (GMF, MAAF, MMA), lors de la présentation des résultats annuels du groupe.
Surtout sur l’habitation
Le numéro un français en assurance de biens et de responsabilité des particuliers a enregistré 15.500 dossiers, essentiellement sur l’habitation. Contrairement aux inondations d’octobre dernier dans le Var et sur la Côte d’Azur, où de nombreux véhicules avaient été endommagés par la montée rapide des eaux, les crues fluviales de la semaine passée vont faire moins de dégâts en auto. « Du fait de la lenteur de la décrue, le poids des pertes d’exploitation sera plus important », avance par ailleurs Bertrand Labilloy, directeur général de CCR.
Au vu de cette première estimation, « ce devrait être le plus gros sinistre “catnat” depuis la création du régime en 1982 », avance Bertrand Labilloy. Le réassureur public prendra en charge « un peu plus de la moitié de ce montant » du fait des contrats qui le lient à ses clients assureurs. Il « est capable de faire face à un sinistre de l’ordre de 6 milliards d’euros », indique Bertrand Labilloy.
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