Nouveaux déboires financiers en perspective pour Aegon. Rattrapée par le scandale dit des « polices d’usure » qui gangrène le secteur de l’assurance néerlandais depuis des années, la compagnie de La Haye est aux prises avec des assurés en colère qui contestent le montant de précédentes indemnisations versées par Aegon. Après avoir obtenu gain de cause auprès de la Haute Cour de justice des Pays-Bas voici un an, une association de défense d’assurés bat ainsi en brèche le mode de calcul des indemnités versées sur la base de cette décision.
Par un mauvais concours de circonstances, ce rebondissement intervient alors que la compagnie de La Haye veut tirer un trait sur cette affaire qui lui a déjà coûté 800 millions d’euros en indemnisations. Prête à rembourser sur une base volontariste ses clients spoliés, notamment ceux qui ne se sont pas joints aux précédentes actions en justice diligentées par des associations de défense, Aegon a annoncé hier vouloir dédommager rapidement plus de 600.000 assurés ayant souscrit ces contrats entre 1989 et 1998. Le montant de cette nouvelle facture pourrait atteindre plusieurs centaines de millions d’euros.
Contrats d’assurance-vie ou de rentes viagères adossées à des performances boursières mal ficelés, ces polices permettaient aussi aux clients d’emprunter pour investir en Bourse. Delta Lloyd (ex-filiale du britannique Aviva), le groupe Fortis aujourd’hui démantelé et le bancassureur néerlandais ING ont déjà dû régler des dédommagements oscillant entre 300 et 550 millions d’euros au titre de ces portefeuilles.
Autre victime susceptible de s’ajouter à la liste, le groupe NN, pôle d’assurances affilié d’ING dont une partie du capital devrait être introduite en Bourse le mois prochain. Au total, les assureurs néerlandais ont vendu quelque 6,5 millions de ces produits sujets à caution. Manque d’informations, risques financiers disproportionnés, rendements trop faibles et coûts trop élevés, les griefs sont connus depuis un rapport des autorités de contrôle remontant à 2005.