Didier Burg Correspondant à Amsterdam
C’est la dernière opération d’ampleur devant clore une restructuration forcée ayant duré cinq ans. ING vient d’enclencher l’introduction en Bourse d’un pôle d’actifs devant lui rapporter 2 milliards d’euros. L’opération, dont le lancement devrait intervenir dans les prochaines semaines, porte sur un bouquet d’activités éclectiques (compagnies d’assurances européennes et asiatiques, gestion d’actifs, réassurance, « run-off »…) valorisées quelque 8 milliards d’euros et regroupées sous l’appellation « NN ».
Selon le calendrier dévoilé hier par ING, cette mise sur le marché interviendra en plusieurs tranches. Après la cotation d’une part minoritaire d’ici à l’automne qui sera accompagnée du versement d’un dividende de 175 millions d’euros, la moitié du capital de NN sera introduite en Bourse avant fin 2015 et sa totalité l’année suivante.
Exigences de la Commission européenne
Autant d’exigences fixées par la Commission européenne dans le cadre de la cure d’amaigrissement imposée à ING depuis 2009, pour avoir reçu plus de 10 milliards d’euros d’aides publiques. « Cette opération est le gage de notre indépendance dans le futur », a lancé Ralph Hamers, directeur général d’ING.
Pour mener à bien cette opération a priori prisée par les investisseurs, comme en témoigne la souscription déjà acquise d’un groupe d’investisseurs institutionnels asiatiques (RRJ Capital, Temasek et Sea Town) à hauteur de 1,27 milliard d’euros, une pléthore de banques ont été enrôlées. En première ligne, une batterie de quatre établissements bancaires (ING, Deutsche Bank, JP Morgan et Morgan Stanley) sera chargée de l’introduction en Bourse proprement dite. En renfort, BNP Paribas, Citigroup, Commerzbank et Credit Suisse vont aussi participer à cette opération, qui marquera la fin du modèle de bancassurance qu’incarnait ING.