Les assureurs ne manquent pas une occasion de souligner qu’ils sont des soutiens indispensables de l’économie. Une étude présentée hier par leur fédération Insurance Europe et le cabinet Oliver Wyman vient consolider cette affirmation. A fin 2011, les assureurs européens détenaient un quart de la dette souveraine des pays européens, 21 % des obligations d’entreprises et 18 % des actions européennes et 11 % de la dette des banques de la zone euro. Avec un total estimé à 8.500 milliards d’euros d’actifs gérés en 2012, ils sont, de très loin, les premiers investisseurs institutionnels du Vieux Continent. A eux seuls, ils représentaient à fin 2011 plus de la moitié de tous les actifs institutionnels européens. A titre de comparaison, les fonds de pension avaient 3.700 milliards d’euros d’actifs sous gestion et les fonds souverains500 milliards.
Alors que le futur cadre réglementaire de Bâle III va obliger les banques à revoir leurs engagements, cela va aussi engendrer « un besoin de financement d’au moins 4.000 à 5.000 milliards d’euros entre 2012 et 2015 », affirme l’étude. « La fourniture de financements à long terme deviendra donc encore plus importante.
Un argument de plus pour les assureurs, qui mettent en garde contre « les menaces » pesant sur leur rôle de financeurs à long terme. Au premier rang desquelles Solvabilité II, le futur cadre prudentiel du secteur, qui n’est pas encore totalement finalisé. Comme le redoute Sergio Balbinot, le président d’Insurance Europe, la version actuelle du texte introduit des exigences de capital et une volatilité des bilans telles que cela « rendrait moins attractifs les investissements dans des actifs de long terme ».