Solidement ancré dans la région du Golfe, AXA est bien placé pour exploiter un filon prometteur. En 2012, son chiffre d’affaires y a progressé de plus de 20 %, à 626 millions de dollars (480 millions d’euros) pour 60 millions de profits. La tendance sur le début 2013 est encore plus favorable avec des primes brutes en hausse de 46 % au premier trimestre.
S’il continue sur cette lancée, le groupe français devrait atteindre rapidement son objectif d’être l’un des trois premiers assureurs dans la région. Il a déjà grappillé deux places l’an dernier pour se hisser au cinquième rang avec 3,9 % de part de marché et talonner les deux groupes qui le précèdent au classement.
Jérôme Droesch, le directeur général d’AXA Golfe, s’attend à une consolidation du secteur, le marché étant aujourd’hui« très fragmenté » : « La part de marché pour les meilleurs tournera alors davantage autour de 10 %. C’est ce que nous devons viser à long terme », a-t-il détaillé la semaine dernière lors d’une rencontre avec la presse.
Pour l’instant, AXA dit ne pas voir l’intérêt de petites acquisitions et donne la priorité à sa croissance organique : « Nous continuons à grandir vite depuis plusieurs années alors que notre base ne cesse de s’élargir », souligne Jérôme Droesch. Contrairement à ses principaux concurrents, des groupes locaux pour la plupart, AXA Golfe a l’avantage d’être présent dans cinq pays (Emirats arabes unis, Arabie saoudite, Qatar, Oman et Bahrein). Autre atout mis en avant par son dirigeant, il joue à plein sa carte de groupe international auprès des expatriés (qui forment 90 % de la population aux Emirats arabes unis, son premier marché dans la région).
Mais, surtout, le Golfe, et sa croissance économique vigoureuse, fait figure de nouvel eldorado pour le secteur. D’autant plus que l’assurance y est encore très peu développée. Son taux de pénétration est d’à peine 0,9 % en dommages et 0,1 % en vie, soit moins que dans les BRIC. Autre facteur favorable, ces pays ont des classes moyennes pléthoriques et des populations très jeunes. « Tout est à construire, s’enthousiasme le dirigeant d’AXA Golfe. Il y aura des besoins en termes de protection et de pensions ». Le contexte réglementaire donne aussi un coup de pouce aux assureurs, puisque l’assurance-santé est déjà obligatoire à Abu Dhabi ainsi qu’en Arabie saoudite et le sera aussi au Qatar l’an prochain.
L’assurance-santé représente déjà plus de la moitié du chiffre d’affaires d’AXA Golfe. « C’est un moteur essentiel de la croissance, mais pas le seul », précise Jérôme Droesch, qui mise aussi beaucoup sur l’assurance automobile.
Largement tourné vers le marché des entreprises, l’assureur français intensifie ses efforts sur les particuliers. Avec près de 30 millions d’habitants, l’Arabie saoudite – son deuxième marché dans la région – attise logiquement ses convoitises. Il va y ouvrir cette année une quinzaine de points de vente.