Les assureurs se ruent en ce moment vers le financement des projets d’infrastructure. Après CNP Assurances la semaine dernière, AXA a annoncé hier qu’il allait investir 10 milliards d’euros dans la dette d’infrastructure au cours des cinq prochaines années. « Cette initiative fait partie de la stratégie de diversification des investissements crédits du groupe et a pour objectif de tirer profit des avantages liés aux caractéristiques de la dette infrastructure, bien adaptées aux besoins d’un investisseur long terme comme AXA », explique le deuxième assureur européen. Pour mémoire, CNP Assurances prévoit d’y consacrer 2 milliards d’euros en trois ans (« Les Echos » du 11 juin).
Les raisons de cet engouement croissant pour ce type de placement ne manquent pas. La dette d’infrastructure permet aux assureurs de faire coïncider leurs actifs avec leurs engagements de long terme vis-à-vis de leurs clients. Elle présente aussi un profil rendement-risque intéressant. Le tout dans un contexte réglementaire moins favorable à l’investissement en actions et dans un environnement de taux bas qui rend les dettes d’Etat moins attractives.
Concrètement, AXA laissera à sa filiale immobilière AXA Real Estate le soin de souscrire des prêts finançant des projets d’infrastructure « allant jusqu’à 500 millions d’euros ». Ces projets seront situés « dans les économies développées ».
« Ce nouvel investissement illustre également le rôle que les sociétés d’assurances peuvent jouer dans le financement de l’économie réelle », ajoute Laurent Clamagirand, le directeur des investissements d’AXA. Il s’inscrit « dans la continuité de l’initiative prise en 2005 sur le marché de la dette immobilière commerciale et du lancement en 2012 de la plate-forme européenne de prêts aux entreprises de taille intermédiaire ». L’an dernier, l’assureur s’est lancé dans le prêt à des ETI non cotées en France, en partenariat avec la Société Générale et le Crédit Agricole. Une initiative qu’il va réitérer en Allemagne avec Commerzbank.