Allianz France ne pouvait pas passer à côté d’une telle occasion. A entendre Jacques Richier, son PDG, le groupe avait toutes les raisons de s’intéresser au portefeuille d’assurance-dommages de GAN Eurocourtage, qu’il a racheté vendredi dernier à Groupama. « Cette acquisition arrive au bon moment et s’inscrit pleinement dans les objectifs de notre nouveau plan stratégique 2012-2015 », explique-t-il.
Numéro 2 sur les entreprises
Elle permet d’abord à son groupe de devenir le numéro deux de l’assurance des entreprises en France avec 12 % de part de marché, un secteur sur lequel l’ex-AGF nourrit de grandes ambitions et sur lequel il « était jusqu’ici un acteur peu différencié » (lire ci-dessous). Allianz France fait d’une pierre deux coups en consolidant également ses positions en assurance de particuliers, « avec une part de marché qui passe de 7 à 8 % », répondant là aussi à l’autre objectif affiché dans son plan.
Deuxième avantage de l’opération, elle fait d’Allianz France « le coleader du courtage IARD avec près de 20 % de part de marché », aux côtés d’AXA. « Cela faisait deux ans que nous souhaitions nous renforcer sur ce canal de distribution », indique Jacques Richier. En risques d’entreprise, son chiffre d’affaires provient désormais pour moitié du courtage. Au global, la filiale hexagonale du premier assureur européen fait maintenant 23 % de son chiffre d’affaires avec le courtage, contre 17 % précédemment.
Dernier bénéfice, l’acquisition de ce portefeuille d’environ 800 millions d’euros de chiffre d’affaires rééquilibre l’activité d’Allianz France. « Nous augmentons de 25 % notre chiffre d’affaires en dommages. L’assurance-vie, qui représentait plus de la moitié de notre chiffre d’affaires, sera ramenée à 45 % »,détaille Jacques Richier. Un souci que l’on retrouve chez la plupart des grands assureurs, qui ont aujourd’hui davantage d’appétit pour les « activités de risques » que pour l’assurance-vie, trop dépendante de l’évolution des marchés financiers.
Via Allianz Global Corporate & Speciality (AGCS), sa filiale spécialisée dans les grands risques, le groupe allemand s’était également intéressé à l’activité d’assurance transport de GAN Eurocourtage, toujours à vendre aujourd’hui. « C’est un beau portefeuille, mais AGCS a estimé que les efforts étaient sans doute supérieurs à l’intérêt stratégique qu’il présentait pour eux », glisse Jacques Richier.