Et si l’Euro 2012 devait être annulé ? En ce cas, la facture serait très lourde puisqu’elle pourrait atteindre au moins 250 millions d’euros pour une annulation totale de l’événement, estiment plusieurs sources concordantes. Ce sont les comités chargés d’organiser la compétition, en Pologne et en Ukraine, qui devraient s’acquitter de cette somme. Toutefois, cette hypothèse reste peu probable, à moins d’une catastrophe majeure, tel un tremblement de terre. En revanche, des violences de grande ampleur à l’extérieur des stades, à l’image de l’affrontement entre supporters russes et polonais mardi dernier à Varsovie, pourraient contraindre les organisateurs à reporter certains matchs.
« La sécurité à l’intérieur des stades s’est considérablement renforcée, mais on n’est pas à l’abri d’affrontements à l’extérieur, explique Patrick Vajda, ancien arbitre international d’escrime, désormais courtier chez Marsh. Lors de la Coupe du monde de 1998, je me souviens que des altercations avaient dégénéré dans les rues de Marseille. De plus, la compétition se déroule en partie en Ukraine, où les tensions politiques pourraient conduire des groupes d’opposants à profiter de l’événement pour se rebeller. » Des changements dans le calendrier ou les villes accueillant les matchs risqueraient d’affecter les revenus de la billetterie et des sponsors ayant préparé des opérations spéciales.
Des courtiers spécialisés
Afin de se protéger contre d’éventuels sinistres pouvant affecter la bonne tenue de la compétition, les autorités du football ont donc souscrit des contrats auprès de plusieurs assureurs européens. Sur mesure, ils exigent une analyse de risques longuement mûrie, souligne Cédric Thévenot, directeur du pôle sport et événements chez le courtier Gras Savoye. « L’assurance d’un tel événement nécessite l’intervention de courtiers spécialisés trois ans auparavant, environ, afin d’étudier les risques. Les comités locaux s’assurent contre une annulation partielle, en cas d’effondrement d’un stade, d’intempéries… Les instances supranationales, en l’occurrence l’UEFA, couvrent l’annulation totale. »Selon une source de marché, des compagnies locales d’assurances, en Pologne et en Ukraine, épongeraient les risques à hauteur de 3 millions d’euros. Au-delà, l’UEFA pourrait apporter une garantie chapeau de 200 à 250 millions d’euros.
Restent les sommes colossales que représentent les droits de diffusion télévisée et le « merchandising ». En cas d’annulation, les pertes se chiffreraient alors au minimum à 500 millions d’euros. On ignore à quelle hauteur sont couverts ces risques. Au total, les primes versées aux assureurs dans le cadre de l’Euro de football atteindraient de 15 à 18 millions d’euros.