Nicolas Moreau était candidat malheureux à la succession de Henri de Castries.
Alors que le Festival de Cannes bat son plein, Nicolas Moreau a choisi la métaphore cinématographique pour annoncer son départ : « Clap de fin pour moi chez AXA après un festival de vingt-cinq belles années. Impatient de la suite… », a-t-il posté mercredi sur le réseau social Twitter . Il n’obtiendra néanmoins pas la palme d’or de la surprise : s’il quitte le groupe le 30 juin, c’est en raison de sa candidature malheureuse à la succession d’Henri de Castries au profit de l’Allemand Thomas Buberl . L’annonce est d’autant moins une surprise qu’il s’agit plutôt d’une habitude au sein du groupe : il y a dix-sept ans, quand Claude Bébéar avait choisi Henri de Castries, ses deux concurrents Denis Kessler, aujourd’hui chez Scor, et Claude Tendil (Generali), avaient également fini par quitter l’assureur.
Mission accomplie
L’actuel patron d’AXA France a voué vingt-cinq ans de sa carrière au groupe d’assurance. Après des études à l’Ecole polytechnique et un petit détour par Arthur Andersen en tant qu’auditeur, il entre chez AXA en 1991 à la direction financière, auprès d’Henri de Castries. Il rejoint en 1997 AXA Investment Managers dont il devient directeur général en 2002 jusqu’en 2007 et part ensuite diriger les activités de l’assureur outre-Manche : au Royaume-Uni et en Irlande. En 2010, il revient sur le continent prendre la tête d’AXA France avec pour mission de transformer la filiale française : redresser les portefeuilles, notamment en assurance auto, moderniser le réseau de vente et ses agences, et améliorer la rentabilité de l’assurance-vie. Mission accomplie.
Ce parcours idéal n’a toutefois pas suffi pour que Nicolas Moreau succède à l’emblématique Henri de Castries. Le profil plus jeune et international de Thomas Buberl a été préféré par les administrateurs d’AXA pour incarner la transformation 2.0 du groupe. Reste à savoir qui succédera au patron d’AXA France. Le mystère devrait être levé d’ici début juin, lors de la présentation de la composition du comité de direction de Thomas Buberl, suffisamment en amont de la présentation du nouveau plan stratégique d’AXA le 21 juin. « Plusieurs scénarios sont encore possibles en fonction des choix qui seront faits au sein de ce comité », souligne une source proche d’AXA. A priori, le recrutement du successeur de Nicolas Moreau se fera en interne. Et le choix « d’un Français serait une sage décision », estime un analyste, Notamment pour assurer de bonnes relations avec le régulateur national. « Si “la valeur n’attend pas le nombre des années “, comme l’a montré Thomas Buberl, il faudra avant tout que ce soit un “leader de leaders” », précise un proche. Autrement dit, il devra être capable de diriger une filiale dont les directions régionales sont à elles seules des poids lourds du groupe.
Etienne Goetz, Les Echos
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