Pacifica entend bien grignoter encore du terrain en assurance agricole. Numéro deux, derrière Groupama, de ce marché sur lequel elle s’est installée au début des années 2000, la filiale d’assurance dommages de Crédit Agricole Assurances a annoncé lundi la commercialisation à partir du 15 juin d’une première couverture pour les risques climatiques sur les prairies. « En 2009, le ministère de l’Agriculture avait lancé un appel aux assureurs pour qu’ils développent une solution moderne d’assurance. Les pouvoirs publics avait réitéré cette demande fin 2014 », rappelle Thierry Langreney, le directeur général de Pacifica. Ce produit serait, selon lui, d’autant plus nécessaire qu’ « un éleveur connaîtra plusieurs épisodes de sécheresse sévère au cours de sa carrière ».
Pacifica garantit le versement d’un capital à l’éleveur en cas de déficit de sa production fourragère afin qu’il puisse acheter d’autres aliments pour nourrir ses bêtes. Tout l’enjeu pour l’assureur était d’arriver à mesurer précisément cette baisse de production. D’où un partenariat avec Airbus Defence and Space pour construire, grâce à l’exploitation de données satellitaires et d’une base d’archives de douze ans, un indice de production fourragère à l’échelle de la commune.
Pacifica a testé ce contrat depuis 2013 auprès de quelque 300 agriculteurs dans une trentaine de départements, « avec de vraies primes et de vrais sinistres ». Pour sa première campagne de souscription, l’assureur espère engranger un millier de contrats – qui seront vendus par les caisses régionales du Crédit Agricole. « Nous en visons plusieurs dizaines de milliers en 2019-2020 », annonce Patrick Degiovanni, son directeur général adjoint.