Près de deux ans après son arrivée à la tête de l’assureur, le patron de Generali, Mario Greco, s’apprête à boucler son plan de cessions de 4 milliards d’euros. Le numéro un italien de l’assurance a annoncé, mercredi soir, être entré en négociations exclusives avec le groupe bancaire brésilien BTG Pactual en vue de lui céder la banque privée suisse BSI (90 milliards de francs suisses sous gestion). Parmi les autres candidats cités pour la reprise de BSI figuraient aussi la banque suisse Julius Baer et la société d’investissement Investindustrial du financier Andrea Bonomi (associée à Cinven). Coté à Sao Paulo, BTG Pactual est déjà récemment entré au capital de la troisième banque italienne MontePaschi di Siena (MPS) à hauteur de 2 %, après avoir repris une partie des actions de la fondation MPS.
« Pour nous, c’est un investissement stratégique. Si cette opération va à bon port, BSI fera partie du coeur d’activité de BTG », a confié hier au « Sole 24 Ore » Andre Esteves, le fondateur de BTG Pactual qui dispose déjà de plus de 100 milliards de francs suisses sous gestion. Initialement entrée dans le giron de Generali en 1998, BSI (Banca della Svizzera Italiana) s’est largement développé sur le marché asiatique au fil des ans, avec une forte présence à Hong Kong et Singapour aujourd’hui. Fondée en 1873 à Lugano, la banque suisse avait une valeur comptable estimée à 2 milliards d’euros à la mi-2013. Mais Generali a déprécié de 217 millions d’euros sa participation dans BSI dans ses comptes. Avec 90 milliards de francs suisses sous gestion, la filiale de Generali a accusé une perte nette de 722 millions de francs suisses en 2013 (contre un bénéfice de 71 millions d’euros en 2012), à la suite de provisions exceptionnelles sur le traitement de la « survaleur ».
« La Suisse est à un tournant, car elle est en train d’abandonner la logique du secret pour embrasser celui du service. […] Nous avons toutes les capacités pour faire passer les activités en Suisse à un autre niveau », a expliqué Andre Esteves, tout en confirmant son intérêt à moyen et long terme pour le marché italien. « Après l’Espagne en 2012 et la Grèce en 2013, 2014 sera l’année de l’Italie. »
Né en 2009 de la reprise des activités latino-américaines par un groupe d’entrepreneurs brésiliens piloté par Andre Esteves, 45 ans, BTG Pactual représente aujourd’hui une capitalisation boursière de 13 milliards de dollars. Outre son entrée en négociations exclusives pour la vente de BSI, Generali a annoncé une hausse de 9,4 % de son résultat net au premier trimestre, à 660 millions d’euros, avec un ratio de solvabilité Solvency I de 160 % à la fin avril, proche de son objectif stratégique fixé il y a un an.