Fondé en 1688, le marché de l’assurance du Lloyd’s voit loin. L’institution londonienne, dont les membres acceptent de couvrir les risques les plus grands, les plus divers, les plus improbables ou nouveaux que les assureurs traditionnels ne prennent généralement pas, vient de présenter sa feuille de route pour… 2025. Un horizon de temps assez inhabituel dans l’industrie financière. « Il ne s’agit pas d’un plan stratégique avec des objectifs chiffrés, estime John Nelson, son nouveau président. Le Lloyd’s n’est pas une compagnie d’assurances, mais un marché réunissant 88 syndicats. Il est donc normal que ses membres aient une perspective de long terme et qu’ils sachent où nous voulons aller. »
Le hub de l’assurance
A cette date, le Lloyd’s (23,5 milliards de livres de primes brutes émises en 2011, soit 29,3 milliards d’euros) se voit toujours comme le principal hub de l’assurance et de la réassurance spécialisées. A l’instar des principaux assureurs et réassureurs mondiaux, il vise surtout un développement plus fort dans les pays émergents alors qu’il réalise déjà 25 % de son chiffre d’affaires en dehors des Etats-Unis et d’Europe. Un objectif qui nécessitera d’ « attirer les bons capitaux, les bonnes personnes, les bons business », explique John Nelson (lire ci-dessous), qui fait valoir comme atouts la marque du Lloyd’s,« son réseau sans équivalent de licences à travers le monde » ou la « sécurité de son capital ».
Vision 2025 a déjà reçu un accueil favorable de la part de Fitch, qui estime que la manière de fonctionner du Lloyd’s lui offre un avantage compétitif pour s’attaquer aux nouveaux marchés de l’assurance. L’agence de notation formule cependant un bémol en soulignant qu’il y a des « risques additionnels » à se développer en dehors des marchés bien établis de l’assurance.