Laurent Thévenin
Cette nouvelle compagnie d’assurances spécialisée dans la santé-prévoyance vient de boucler une série A de 23 millions d’euros. Elle espère atteindre les 100.000 personnes protégées d’ici à trois ans.
L’assurtech Alan
se donne un peu plus les moyens de ses ambitions. Partie à l’assaut du marché de l’assurance-santé fin 2016, cette jeune pousse a annoncé mardi une levée de fonds de 23 millions d’euros. Menée par le fonds de capital-risque Index Ventures, qui fait par la même occasion son entrée au capital, cette série A est la plus importante jamais réalisée par une assurtech française. Open CNP (le programme d’investissement dans les start-up de CNP Assurances), Partech et Portag3 Ventures, qui avaient pris part au tour d’amorçage de 12 millions d’euros en octobre 2016, ont également réinvesti. Xavier Niel a aussi participé à cette série A.
Centré sur les TPE, les PME de moins de 200 salariés et les travailleurs indépendants, Alan est en pleine « accélération » et légèrement au-dessus de son plan de marche avec plus de 7.000 personnes et 850 entreprises couvertes, affirme Jean-Charles Samuelian, son cofondateur et PDG. « Entre 60 et 70 % » du portefeuille a par ailleurs souscrit à
l’offre de prévoyance lancée l’été dernier
. Au vu de la sinistralité, la jeune pousse a même pu se permettre d’augmenter ses garanties et de baisser ses tarifs en août dernier, indique son dirigeant. Cette compagnie, qui propose une offre 100 % numérique avec une souscription en quelques minutes, espère tripler le nombre d’assurés en 2018 et arriver à 100.000 personnes couvertes dans les trois ans. Ce qui lui ferait alors atteindre la barre des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires, contre 6 millions d’euros aujourd’hui.
« Dépasser le cadre de l’assurance-santé »
« Nous sommes pour l’instant concentrés sur la croissance », insiste Jean-Charles Samuelian. Alors qu’il était « quasiment à la rentabilité », Alan va « repousser le point mort à deux, trois ans » du fait notamment des recrutements prévus en 2018. Le nouveau financement doit en effet lui servir à faire passer ses équipes de 20 à 80 personnes cette année. Si sa croissance repose pour l’instant avant tout sur le bouche-à-oreille, l’assureur devrait se doter de forces commerciales.
« Nous allons aussi continuer à innover dans la gestion des remboursements, dans l’interface avec les entreprises », précise Jean-Charles Samuelian. Il s’agit par ailleurs pour Alan « de dépasser le cadre de l’assurance-santé ». Parmi les nouveaux services envisagés, la start-up évoque ainsi des outils permettant aux utilisateurs de mieux s’orienter dans le système de santé. De même, elle entend « accompagner les RH et les chefs d’entreprise dans leurs efforts pour introduire davantage de bien-être au travail ».
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