L’intelligence artificielle et les objets connectés portent le boom des assurtech

En 2016, les assurtech positionnées dans l’intelligence artificielle et l’Internet des objets ont attiré 44 % des investissements totaux, contre 10 % l’année précédente. Les nouveaux acteurs continuent de s’intéresser avant tout à l’assurance-dommages.

C’est un signe qui ne trompe pas sur la direction que devrait prendre l’assurance dans les années à venir. Le nombre d’opérations de financement d’assurtech dans les champs des données et du Big Data, de l’intelligence artificielle (IA) ou de l’Internet des objets (IoT) a bondi dans le monde entre 2014 et 2016, selon un recensement fait par Accenture sur la base de plus de 450 deals.

Pour la seule année 2016, elles ont représenté 56 % des opérations (121 sur 216) et 70 % du total des investissements dans les assurtech. En particulier, le mouvement s’est accéléré rapidement autour des start-up de l’IA ou de l’IoT, avec un nombre d’opérations en augmentation de 79 % entre 2015 et 2016. Elles n’ont certes représenté qu’un quart du nombre des opérations totales l’an dernier, mais elles ont concentré 44 % des investissements totaux – soit 711 millions de dollars -, ¬contre à peine 10 % en 2015.

Comment les AssurTech viennent bousculer l’assurance santé
Cette montée en puissance n’a rien d’étonnant alors que le secteur de l’assurance voit dans l’IA et les objets connectés (IoT) un apport « crucial » pour « donner aux clients un niveau de personnalisation plus élevé et des retombées concrètes », comme le souligne Accenture dans son étude. Ces technologies ouvrent des perspectives immenses aux assureurs en matière de surveillance des risques en temps réel, de prévention ou de finesse dans leurs tarifs, par exemple.

L’assurance-dommages avant tout
De manière plus générale, l’étude confirme que les assurtech continuent de s’intéresser d’abord et avant tout à l’assurance-dommages. En 2016, encore 63 % des opérations de financement ont porté sur des start-up positionnées spécifiquement sur ce marché, contre 69 % en 2014 et 68 % en 2015. Seules 7 % ont concerné des assurtech tournées exclusivement vers l’assurance-vie. De même, les jeunes pousses de l’assurance continuent de faire la part belle aux assurances de particuliers (78 % des opérations) plutôt qu’aux assurances d’entreprises (22 %).

Pour Accenture, il faut y voir « un manque de compréhension [pour l’assurance-vie et les assurances d’entreprises, NDLR]. Les start-up sont souvent créées par des gens ¬relativement jeunes dont l’expérience de l’assurance se limite à l’achat de produits d’assurance non vie. » Autre explication avancée : « les assureurs non vie sont typiquement plus innovants sur le plan digital que les assureurs-vie, et l’assurance des entreprises évolue à un rythme comparativement plus lent ». Selon Accenture, il y aura cependant des places à prendre sur ces marchés, puisque « les fournisseurs traditionnels n’ont généralement pas beaucoup investi dans la relation client ».

@laurentthevenin

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