LAURENT THÉVENIN
LE NUMÉRO DEUX MONDIAL DU SECTEUR VISE UNE CROISSANCE DE 3,6 % EN 2017. MALGRÉ LE CONTEXTE DE FORTE PRESSION SUR LES PRIX, ATRADIUS COMPTE SURFER SUR LE DYNAMISME DE SES ENTREPRISES CLIENTES.
La guerre tarifaire fait toujours rage dans l’assurance-crédit. « L’an dernier, nos prix ont baissé de 5 % en moyenne, ce qui est significatif. La compétition est particulièrement forte sur les grandes entreprises », indique aux « Echos » Isidoro Unda, le président du directoire d’Atradius, numéro deux mondial du secteur. Interrogé sur le caractère durable de cette tendance, il répond que « tout dépendra, comme toujours, de l’évolution du ratio de sinistralité dans les mois à venir. Si celui-ci remonte, cela aura nécessairement un impact sur les prix ».
En 2016, Atradius a vu son ratio de sinistralité baisser de 1,9 point, à 41,6 %. « C’est le signe que l’environnement économique s’est amélioré avec une baisse des défaillances sur de nombreux marchés », souligne Isidoro Unda. Selon lui, le contexte serait globalement « porteur » pour l’assurance-crédit. L’an dernier, le groupe basé à Amsterdam et contrôlé par l’assureur espagnol Grupo Catalana Occidente a dégagé un résultat net en hausse de 18,8 %, à 212 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires en hausse de 2,5 %, à 1,76 milliard d’euros.
Pour 2017, il prévoit une croissance de son chiffre d’affaires de 3,6 %, « après un bon premier trimestre ». « Elle proviendra à la fois du gain de nouvelles affaires mais aussi du fait que le chiffre d’affaires de nos clients devrait augmenter [c’est sur leur chiffre d’affaires que sont calculées les primes, NDLR] », détaille Isidoro Unda. Atradius s’attend à ce que sa croissance continue de venir des grands pays européens (Allemagne, France, Italie, Espagne et Royaume-Uni). « Mais les économies des pays émergents affichent de meilleures performances que les années précédentes », souligne Isidoro Unda.
Une montée a priori limitée du protectionnisme
Au rayon des facteurs négatifs, l’assureur-crédit signale que la renégociation attendue d’un grand nombre d’accords commerciaux dans le monde « pourrait ralentir la croissance du commerce international ». Isidoro Unda dit cependant ne pas redouter une montée du protectionnisme : « Je pense qu’elle sera limitée. » Déjà présent dans plus de 50 pays, Atradius veut « ouvrir un à deux pays par an ». Après la Corée du Sud en 2016, l’assureur-crédit va ainsi s’implanter cette année en Roumanie et en Bulgarie. A propos d’un intérêt éventuel pour des acquisitions, il dit « ne pas voir de grandes opportunités » du côté des assureurs-crédit. Il s’est toutefois renforcé en 2016 en prenant le contrôle du néerlandais Graydon, l’un des principaux fournisseurs d’informations commerciales dans le monde. « Nous voulons introduire de plus en plus d’informations dans notre analyse des risques pour mieux servir nos clients », explique Isidoro Unda.
À noter
En France, Atradius a vu son chiffre d’affaires progresser de 3 % l’an dernier, à 135 millions d’euros, pour une part de marché de 15 %.
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