La nouvelle est tombée en soirée à Brasilia. Après plusieurs mois d’âpres négociations, un accord a finalement été trouvé entre CNP Assurances et BTG Pactual. La banque brésilienne est prête à lui céder 51 % de Pan Seguros (hors grands risques) et de sa société de courtage Pan Corretora. « Le prix d’acquisition de ces deux participations s’élève à 700 millions de reals » (175,6 millions d’euros) et sera « financé par CNP Assurances sur ses ressources propres », indique le groupe français. Le montant définitif sera ajusté en fonction de « la performance financière […] jusqu’à la réalisation de l’acquisition », souligne encore CNP Assurances. Car, en cours de route, il faudra encore arracher un accord avec la banque publique Caixa Econômico Federal (CEF, une sorte de Caisse d’Epargne qui finance l’immobilier au Brésil), qui détient indirectement 49 % de Pan Seguros et de Pan Corretora.
Interférences politiques
Cette négociation pourrait encore prendre du temps, puisque la CEF est actuellement présidée par Miriam Belchior, une ancienne ministre du Plan et du Budget et une proche de la présidente Dilma Rousseff, dans une atmosphère de fin de règne. Le Sénat vient, en effet, de commencer l’examen de la demande de destitution de Dilma Rousseff, dans la foulée du vote favorable à l’ « impeachment » de la Chambre des députés dimanche dernier.
L’assureur français prévoit en tout cas d’aboutir « au cours du premier semestre 2017 » pour se renforcer au Brésil, qui constitue déjà son deuxième marché après la France. CNP Assurances y contrôle déjà Caixa Seguros – la branche assurance de CEF – depuis 2001.
Ironie du sort. Il y a deux ans, c’était BTG Pactual, qui avait l’intention de racheter la part de CNP Assurances dans Caixa Seguros. Aujourd’hui la banque brésilienne cherche à se désendetter, après la crise provoquée par l’implication de son ex-dirigeant André Esteves dans le grand scandale de corruption, connu sous le nom de « Lava-Jato » (lavage rapide). Il s’agit de la quatrième vente d’envergure de BTG Pactual depuis la fin de l’an dernier.
Thierry Ogier, Les Echos
Correspondant à São Paulo
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