Quand il évoque ses perspectives en Asie, l’un de ses terrains de jeu préférés, AXA parle d’abord des économies émergentes, moins souvent du Japon. Et pourtant, le deuxième marché mondial de l’assurance lui offrirait encore de belles opportunités. C’est l’un des pays les plus importants pour le groupe français, qui y fait essentiellement de l’assurance-vie, médicale et de la prévoyance. En assurance-vie, épargne, retraite, le Japon représente 11 % du chiffre d’affaires, près du quart de la valeur des affaires nouvelles du groupe dans ce métier et 8 % du résultat opérationnel d’AXA. « Nous sommes dans une croissance rentable », ajoute Jean-Louis Laurent Josi, le directeur général d’AXA Japon. En 2011, l’entité nippone a dégagé un résultat net de 354 millions d’euros. A fin février, c’est-à-dire quasiment à mi-exercice fiscal, elle affichait une croissance supérieure à 10 % aussi bien pour le volume des affaires nouvelles que pour la valeur des affaires nouvelles.

Cap sur les PME

Comme dans tous les marchés matures, AXA dit faire preuve de sélectivité. C’est ce qui l’a conduit par exemple à se détourner des produits d’assurance-vie à primes uniques, jugés insuffisamment rentables. A l’inverse, le groupe pousse les produits d’épargne-retraite à annuités variables, dont il est le premier fournisseur local avec 25 % de part de marché. « Nous croyons beaucoup au marché de la pension, compte tenu de l’allongement de la durée de la vie et du faible taux de remplacement du dernier salaire », indique Jean-Louis Laurent Josi.

L’essentiel de la profitabilité provient de l’assurance médicale. Déjà dans le Top 5 du marché, AXA en a fait l’un de ses axes stratégiques. Pour deux raisons : les assureurs ne couvrant qu’un nombre limité de maladies et pour des montants limités par maladie, cette activité offre une bonne rentabilité ; comme en France, la tendance est plutôt au désengagement de l’Etat, qui prend en charge 70 % des dépenses. A côté des grandes entreprises, AXA se développe par ailleurs fortement en direction des PME. Il vise aussi une « accélération de sa croissance rentable en bancassurance, courtage et assurance directe ».

LAURENT THÉVENIN