Les consommateurs britanniques subissent aujourd’hui l’effet boomerang de l’hyperconcurrence du marché de l’assurance. À priori, la compétition engendrée par l’absence de reconduction tacite des contrats d’assurance et l’utilisation croissante des comparateurs sur Internet (« aggregators » en anglais) semblaient très favorables aux assurés car elles faisaient baisser les prix. Les consommateurs ne s’y sont pas trompés : 7 % des contrats d’assurance auto passaient par un comparateur sur Internet avant d’être souscrits en 2005, ils étaient plus de 55 % en 2010 et devraient approcher les 60 % en 2014. Cette course au meilleur prix entraînant une importante rotation des portefeuilles des compagnies. Pendant des années, les produits financiers ont compensé la dégradation de l’équilibre technique entre primes et sinistres. La crise financière ajoutée à une augmentation du coût des sinistres dus aux catastrophes naturelles (inondations en particulier) et à l’envolée de la fraude ont plongé le marché dans une situation gravement déficitaire. Ainsi, en assurance auto de particuliers, seulement deux assureurs auto (Sabre et Admiral) affichaient un ratio combiné inférieur à 100 % en 2009 (les sinistres et les frais rapportés aux primes encaissées). Tous les autres avaient un ratio combiné largement supérieur à 100 % (jusqu’à 183 %) c’est-à-dire techniquement très déficitaire. En conséquence, depuis mi-2009, les tarifs sont repartis brutalement à la hausse : 30 % en moyenne annuelle en auto en 2010. La tarification « en temps réel » mise en place avec le développement des comparateurs jouant, cette fois, contre les consommateurs. Avec parfois des effets d’exclusion pour certaines catégories d’assurés jugées « à risques ». La presse britannique s’est ainsi récemment indignée des prix astronomiques demandés à de jeunes conducteurs comme ce nouveau titulaire du permis de conduire de 18 ans, propriétaire d’une Fiat Punto, qui s’est vu proposer une assurance à 83.600 livres (94.600 euros). S. So.
Home Rassegna Stampa assicurativa Les assurés britanniques subissent l’effet boomerang de l’hyperconcurrence