Julien Dupont-Calbo
C’est le premier accident mortel connu impliquant un véhicule en mode conduite autonome, et la personne installée derrière le volant n’a pas su non plus réagir à temps. Un prototype de « robotaxi » appartenant à Uber a écrasé une piétonne dimanche soir à Tempe, près de Phoenix (Arizona). La victime a traversé la route en dehors des clous, sans que l’on sache pour le moment à quelle distance se trouvait le véhicule.
Elle est décédée des suites de ses blessures peu après, à l’hôpital local. A la suite de l’accident, Uber a décidé de suspendre aussitôt toutes ses expérimentations en la matière, menées à Pittsburgh, San Francisco, Toronto et la métropole de Phoenix, là où ont eu lieu les faits. Selon la police de Tempe, Uber participe activement à l’enquête, un de ces ingénieurs étant installé sur le siège du conducteur de la voiture – comme le veut la loi. A priori, les conditions météo étaient bonnes.
Un coup en plus pour Uber
L’Agence américaine de sécurité des transports, qui suit de près les tests de voitures robots sur son territoire, a également ouvert une procédure et dépêché ses agents sur place. Pour rappel,
Uber a connu de nombreux déboires ces dernières années
, notamment concernant son système de conduite autonome.

La société a d’ailleurs conclu un coûteux accord avec Waymo, la filiale de Google, qui l’accusait de vol massif de brevets.
A vrai dire, un tel accident devait arriver un jour, tant les tests de véhicules sans chauffeur se multiplient aux Etats-Unis, en Asie et en Europe.
Outre Uber, qui collabore activement avec Volvo sur le sujet
, Tesla, Google, Apple, Renault, PSA, les constructeurs allemands, des acteurs chinois, Toyota, des équipementiers comme Valeo, essayent de mettre au point des systèmes de conduite autonome. Reste à savoir quelles conséquences aura ce premier drame sur le développement de la technologie. En théorie, les véhicules autonomes sont censés réduire drastiquement le nombre d’accidents mortels liés à la circulation automobile, ceux-ci étant très souvent liés à des facteurs humains. Mais le public et les autorités accepteront-ils (et à quel rythme) des drames provoqués par un logiciel ?
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