Laurent Thévenin
L’assureur a vu son résultat net baisser de 9,3 % l’an dernier, malgré une nette amélioration de sa rentabilité opérationnelle. Il entend participer à la consolidation du secteur mutualiste en France.
Groupama n’a pas été entièrement payé de ses efforts en 2017. Alors que son résultat opérationnel économique s’est nettement amélioré (+81 %, à 349 millions d’euros), l’assureur français a vu son résultat net baisser de 9,3 %, à 292 millions d’euros. Il faut y voir le contrecoup de « l’addition de deux décisions publiques » prises en 2017 et qui ont amputé les comptes de 187 millions d’euros, a expliqué vendredi Fabrice Heyriès, directeur général adjoint de Groupama. En particulier, le désengagement de l’Etat dans le financement des majorations légales de certaines rentes viagères – avec un transfert de cette charge vers les assureurs – a eu un impact de 133 millions d’euros. Le groupe mutualiste a aussi pâti de
la surtaxe d’impôt sur les sociétés
.
Coût limité des ouragans Irma et Maria
A côté de cela, il aligne des indicateurs bien orientés. Ses fonds propres ont notamment été renforcés (à 8,9 milliards d’euros). Ses opérations d’assurance-dommages sont par ailleurs redevenues techniquement rentables, avec un ratio combiné (sinistres et frais rapporté aux primes) ramené à 98,9 %. S’il a été
l’un des principaux assureurs français touchés par le passage des ouragans Irma et Maria sur les Antilles
, Groupama n’a eu, au final, à supporter qu’un coût relativement limité (38 millions d’euros après réassurance, contre une charge brute de 330 millions d’euros). Il lui reste toutefois à poursuivre le redressement de sa filiale GAN Assurances – qui avait été mise à mal par une année 2015 décrite comme « calamiteuse » par Thierry Martel, le directeur général de Groupama – et dont le retour à l’équilibre est attendu pour 2018. Sur le plan de l’activité, Groupama est parvenu l’an dernier à augmenter son chiffre d’affaires de 2,9 % au total, à 13,8 milliards d’euros (+2,6 % en France et +4,1 % à l’international). « C’est une belle performance pour un groupe essentiellement positionné sur des marchés matures », souligne Fabrice Heyriès.
« Une capacité de fonds propres »
L’assureur entre « dans une phase de croissance », indique Jean-Yves Dagès, son président. Alors que le marché de l’assurance française a été marqué ces derniers mois par l’annonce de plusieurs rapprochements majeurs,
entre AG2R La Mondiale et la Matmut
, d’une part, et
entre Aesio et la Macif
, d’autre part, Groupama n’entend pas rester à l’écart de la reconfiguration du secteur mutualiste. « Jouer un rôle dans la consolidation ? Certainement. Nous pouvons faire valoir notre capacité de fonds propres, notre capacité de réassurance », répond Jean-Yves Dagès. A entendre Thierry Martel, l’assureur serait plutôt dans l’optique de rapprochements sous une forme « souple », préservant l’autonomie des opérateurs mutualistes qui pourraient vouloir se rapprocher de lui.
En attendant, Groupama va bientôt procéder à la remutualisation de son organe central, qui est actuellement une société anonyme. L’opération est prévue pour le mois de juin prochain.
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