Laurent Thévenin
L’assureur a dégagé un résultat opérationnel record l’an dernier, malgré les ouragans Irma et Maria.
A une mesure fiscale près, tous les indicateurs auraient été au vert pour Allianz France en 2017. L’assureur a vu son résultat net diminuer de 5 % l’an dernier, à 747 millions d’euros, cette baisse étant attribuée à
la surtaxe d’impôt sur les sociétés
. « Sans cela, il aurait été en croissance », a précisé lundi Jacques Richier, son PDG, en détaillant les résultats annuels. Car la filiale française d’Allianz a dégagé un résultat opérationnel au plus haut (+2,8 %, à 1,11 milliard d’euros).

Celui-ci a, en particulier, augmenté de 5,2 % en assurance-dommages, pour un ratio combiné (l’indicateur qui mesure la profitabilité technique) lui aussi en amélioration (-0,6 point, à 95,7 %). « C’est une performance vu le contexte de catastrophes naturelles », a souligné Clarisse Kopff, la directrice financière. Très présent dans les DOM-TOM, Allianz France a « réussi à limiter la casse grâce à ses programmes de réassurance » après
le passage des ouragans Irma et Maria sur les Antilles
. Au total, ces événements vont lui coûter 25 millions d’euros net de réassurance, contre une charge brute d’environ 850 millions.

Un fonds de commerce en croissance
En vie-santé, le résultat opérationnel ressort aussi en hausse (+1,22 %), malgré le contexte de taux toujours très bas. Comme le reste du secteur, Allianz France a continué à pousser la production nouvelle en épargne davantage vers les unités de compte, des supports moins consommateurs en fonds propres que les fonds euros offrant la garantie du capital à tout moment. Avec 57 % d’UC dans la collecte, l’assureur se situe nettement au-dessus de la moyenne du marché (28 %). Sur le plan de l’activité, son chiffre d’affaires a augmenté de 4,6 % au total, à 12,88 milliards d’euros, avec notamment un fonds de commerce qui a continué de croître en auto et en habitation, souligne Jacques Richier.
« Influenceur »
Se posant en « influenceur » sur le marché français, Allianz France mise aujourd’hui sur un concept nouveau d’« écosystèmes » pour tenter « d’anticiper l’évolution des besoins des clients » et les nouveaux usages. Concrètement, il s’agit de rassembler des équipes pluridisciplinaires (actuaires, spécialistes du marketing, commerciaux, etc.) qui ont « une mission commune, par exemple, celle d’assurer la mobilité », explique Delphine Asseraf, en charge de l’écosystème Ma Mobilité (une équipe de 120 personnes en tout) lancé en novembre dernier. Avec ce mode de fonctionnement, « il y a véritablement des solutions nouvelles qui apparaissent », assure-t-elle.
Après Ma Santé (en février), Allianz France va ouvrir quatre nouveaux écosystèmes autour de la construction, de l’épargne ou l’entreprise, notamment. Avec, chez l’assureur, la conviction qu’« on arrive à prendre des parts de marché grâce à l’innovation », comme l’affirme Delphine Asseraf. Elle en veut pour preuve que 80 % des 13.000 personnes ayant souscrit l’offre d’
assurance pour les véhicules semi-autonomes
commercialisée depuis mai 2016 sont des nouveaux clients.

Allianz France va par ailleurs utiliser bientôt une nouvelle tarification sur une base à la fois prédictive et comportementale en assurance habitation (fin 2018) et auto (en 2019) qui doit permettre de proposer des prix plus avantageux aux clients susceptibles d’offrir le plus de potentiel, annonce Jacques Richier.
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