S. G.

LE RÉGIME GÉNÉRAL DES RETRAITES A ÉTÉ EXCÉDENTAIRE DE 900 MILLIONS D’EUROS EN 2016. MAIS L’ASSURANCE-MALADIE EST RESTÉE TRÈS DÉFICITAIRE.
Comme promis, le régime général des retraites est revenu dans le vert en 2016, pour la première fois depuis 2004. Le gouvernement a publié, jeudi, les comptes du régime général de la Sécurité sociale pour l’année passée, avec un excédent de 900 millions d’euros sur la branche retraite. L’année précédente, elle était encore dans le rouge à hauteur de 300 millions. Les réformes engagées ont porté leurs fruits. Les actifs travaillent plus longtemps et cotisent plus qu’auparavant. Les retraités ont dû faire avec des pensions faiblement revalorisées. Mais un nombre croissant d’assurés bénéficient de retraites anticipées.

Les dernières prévisions de la commission des comptes de la Sécurité sociale, à l’automne, étaient encore plus optimistes puisqu’elles tablaient sur un excédent de 1,1 milliard d’euros. Mais la conjoncture aidant, la masse salariale a légèrement moins progressé que prévu, provoquant un manque à gagner en termes de recettes. C’est pourquoi le déficit du régime général de la Sécurité sociale s’est encore élevé en 2016 à 4,1 milliards, contre 3,4 milliards espérés en septembre.

Autre bémol, un excédent dans la branche ne fait pas l’équilibre des retraites. Le Fonds de solidarité vieillesse (FSV) demeure lourdement déficitaire, à 3,6 milliards d’euros. L’addition des deux donne un solde négatif de 2,7 milliards. Il reste donc des efforts à faire pour parvenir à l’équilibre véritable. Le FSV a été pénalisé par l’importance du chômage et de la précarité ces dernières années, puisqu’il finance des prestations solidaires liées à l’âge. Le gouvernement a fait voter, fin 2016, le transfert d’une partie des charges de ce fonds sur l’assurance-vieillesse, afin de le faire revenir à l’équilibre dans quatre ans. En 2017, ce transfert sera de 1 milliard et culminera en 2020 à 3,6 milliards. Il faudra que la branche assurance-vieillesse soit capable d’absorber ces déficits.

Si la branche retraite se porte mieux, la branche maladie reste en difficulté. Cela va mieux, certes : le déficit a diminué de 1 milliard en 2016, à 4,8 milliards. Mais on attendait un recul plus important de 700 millions. Les dépenses ont été tenues de justesse. Selon les données non définitives de l’Assurance-maladie pour 2016, publiées fin janvier, les indemnités journalières ont continué à galoper (3,7 %), ainsi que les soins d’auxilaires médicaux (4,2 %), les soins spécialisés (+ 3,1 %), les transports sanitaires (+ 4,3 %). En revanche, les dépenses de médicaments sont restées sages (+ 1,3 %), une fois absorbé le pic des médicaments contre l’hépatite C. Les recettes n’ont pas été au rendez-vous du côté des deux régimes intégrés au régime général : la Mutualité sociale agricole – qui a souffert de la crise agricole – et le Régime social des indépendants.

Les deux autres branches ont des résultats conformes aux attentes : un excédent de 800 millions pour les accidents du travail et maladies professionnelles, et un déficit de 1 milliard pour la famille.
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