ETIENNE GOETZ
LA COLLECTE NETTE S’ÉLÈVE À 600 MILLIONS D’EUROS.
L’assurance-vie a connu de meilleurs cieux. Certes, sa collecte nette est positive depuis cinq mois consécutifs mais, en février, elle s’élève seulement à 600 millions d’euros, selon les chiffres publiés mardi par la Fédération française de l’assurance.
A peine plus qu’en janvier (400 millions)
. Surtout, on est loin des collectes du premier semestre 2016, qui se chiffraient plutôt en milliards. En février 2016, par exemple, elle avait été de 2,8 milliards d’euros.
Dans le détail, la collecte brute atteignait en février 11,1 milliards d’euros contre 12,3 milliards à la même période l’an passé. A l’inverse, les prestations versées par les assureurs ont augmenté sur un an de 9,5 milliards à 10,5 milliards. Seule bonne nouvelle pour les assureurs : la part des
cotisations en unités de compte
– plus rémunératrices pour eux et moins gourmandes en fonds propres – est montée à 28 % contre 20 % en moyenne en 2016.
Effet Sapin II et baisse des rendements
Cette morosité dure depuis septembre 2016, lorsque la collecte nette était tombée dans le rouge, à -600 millions d’euros. Sur l’ensemble de l’année dernière, elle était déjà tombée à 16,8 milliards d’euros, alors qu’elle tournait autour de 23 milliards en 2014 comme en 2015. Deux raisons principales expliquent cette déprime. D’une part,
la baisse des rendements
servis par les fonds en euros. Pour beaucoup de contrats, ils sont passés sous la barre psychologique de 2 % en 2016. D’autre part, les épargnants sont échaudés par
un dispositif de la loi Sapin II qui
a introduit la possibilité de restreindre voire de bloquer temporairement les rachats de contrat.
Les grands bénéficiaires de ce déclin sont les produits liquides comme le Livret A et le LDD, qui reprennent des couleurs. Alors qu’ils enchaînaient les décollectes record, l’hémorragie semble avoir été arrêtée. L’année 2017 a même
commencé sur les chapeaux de roue
: collecte de 3,27 milliards en janvier et de 1,53 milliard en février pour les deux produits réunis, malgré le paiement du premier tiers provisionnel des impôts. Le contexte politique incertain à l’approche
de l’élection présidentielle
et des législatives qui suivront incite les Français à se porter sur ces produits d’épargne garantis.
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