April s’est relancé en 2015, mais ne cache pas ses points de vigilance. L’an dernier, le groupe de services en assurance a renoué avec une croissance de son chiffre d’affaires (+4,1 %, à 798 millions d’euros) et de son résultat net (+14,8 %, à 42,1 millions d’euros). « Malgré de bons résultats nous continuons d’avoir une pression sur les marges », soulignait toutefois jeudi Bruno Rousset, son PDG.
C’est en particulier le cas en santé-prévoyance en France, l’activité historique du groupe lyonnais. Alors qu’il s’était essentiellement développé sur le marché individuel, April indique que la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise (ANI) au 1er janvier 2016 a eu « un impact négatif sur une partie de [ses] portefeuilles ». Si les « chutes » de clients obligés de lâcher leur couverture individuelle pour prendre le contrat obligatoire de leur entreprise sont « potentiellement légèrement plus faibles » qu’attendu, elles « ne seront pas compensées par les autres activités », prévient le premier courtier grossiste français. Et ce, alors que ses affaires nouvelles ont pourtant progressé de 80 % en santé collective et de 20 % sur le marché des personnes n’entrant pas dans le champ de l’ANI, comme les seniors ou les travailleurs non salariés.
Pousser les feux sur l’assurance-emprunteur
April entend pousser les feux sur l’assurance-emprunteur, une activité offrant de belles marges. Revendiquant 25 % de part de marché et une place de leader en délégation d’assurance (les offres alternatives aux contrats groupes des banques), il indique avoir gagné du terrain avec des affaires nouvelles en hausse de 48 % l’an dernier. Il envisage de développer cette activité hors de France.
L’assurance-dommages (37 % du chiffre d’affaires), dont la rentabilité s’est redressée, devient par ailleurs « un élément prépondérant », souligne Emmanuel Morandini, le directeur général. April mise par ailleurs sur la montée en puissance de l’activité de partenariats avec des grands comptes, comme des banques, des mutuelles, des assureurs ou des institutions de prévoyance, après en avoir signé huit l’an dernier. A l’étranger, le groupe veut devenir « un challenger reconnu en prévoyance et santé internationale et en assistance à la personne ». S’il est sorti en 2015 d’Ukraine, du Cambodge ou d’Uruguay, April fait état de dynamiques commerciales encourageantes en Colombie ou au Brésil, et voit un « gros potentiel » en Asie, où il vient de faire une acquisition.
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