Denis Kessler, le PDG de SCOR, n’en n’a rien laissé transparaître jeudi matin en présentant les résultats annuels de son groupe. Mais le cinquième réassureur mondial pourrait bientôt accueillir en son sein un nouvel actionnaire de taille. Selon le site Internet du quotidien « Nikkei », l’assureur nippon Sompo Japan Nipponkoa Insurance aurait décidé de prendre une participation d’environ 15 % au capital du groupe français. Interrogé par « Les Echos », SCOR ne faisait jeudi soir aucun commentaire.
D’après le « Nikkei », Sompo Japan Nipponkoa envisagerait de racheter les actions « en deux temps d’ici la prochaine année fiscale » pour un montant total de plus de 110 milliards de yens (830 millions d’euros). Selon nos informations, il pourrait commencer par reprendre les 8 % du capital détenus par le financier suisse Martin Ebner. En montant à 15 % du capital, il deviendrait le premier actionnaire de SCOR. Alors qu’il a déjà acheté en 2014 l’assureur britannique Canopius pour 99 milliards de yens, le groupe nippon signerait là son plus grand investissement hors de ses frontières.
En attendant, SCOR a publié un résultat net de 512 millions d’euros, supérieur aux attentes des analystes. Celui-ci ressort certes en baisse de 6,7 % d’une année à l’autre. Mais le bénéfice record dégagé en 2013 avait été porté par un gain d’acquisition exceptionnel de 183 millions d’euros lié à Generali US. A fin décembre 2014, les fonds propres du groupe français s’élevaient à 5,73 milliards d’euros (+ 15 %) Sur le plan commercial, SCOR a vu ses primes brutes émises progresser de 10,4 %, à 11,32 milliards d’euros. Dans le détail, le chiffre d’affaires a augmenté de 18,1 % en réassurance-vie, à 6,4 milliards, et de 1,8 %, à 4,9 milliards en réassurance non vie.
« Nos résultats viennent de la capacité du groupe à faire des souscriptions de qualité », souligne Denis Kessler. En réassurance-dommages, le ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) s’est amélioré, en passant de 93,9 % à 91,4 %. Pour les opérations de réassurance-vie, la marge technique est jugée « élevée », à 7,1 %, même si elle a légèrement baissé par rapport à 2013.
Alors que la consolidation du secteur bat son plein ces derniers temps, « nous ne sommes pas dans la position de devoir faire quelque chose », a déclaré Denis Kessler. « Nous n’avons pas attendu la période actuelle pour faire des acquisitions. Cela a été une stratégie payante qui a nous a permis de faire de la croissance exogène et endogène », rappelle-t-il. Dans un marché soumis à une forte pression tarifaire et où « les coûts fixes sont en hausse à cause de la réglementation », les conditions sont réunies pour pousser à la consolidation, explique Denis Kessler. « La taille critique a augmenté. SCOR a cette taille critique. D’autres sociétés sont peut-être obligées de rattraper ce qu’elles auraient dû faire avant », constate-t-il. « Nous sommes à l’endroit où nous souhaitions être en termes de taille, de profitabilité et de fonds propres », affirme-t-il.