Crédit Agricole Assurances, BNP Paribas Cardif, CNP Assurances, AXA et Allianz, les cinq acteurs majeurs du monde de l’assurance du programme France Investissement dans le non-coté ont annoncé, hier, que la profession allait augmenter ses engagements. D’ici à 2018, ils font la promesse d’investir 1 milliard d’euros dans les entreprises non cotées. Et ce alors même qu’ils n’ont pas fini d’allouer leur précédent programme de 2012 (740 millions d’euros), qui prend fin cette année.
Ce milliard d’euros mis sur la table peut paraître faible, au regard des quelque 6 milliards net – le fameux 2 % de leurs capitaux – que les pouvoirs publics les avaient forcés à investir sur trois ans en 2004, pour soutenir la croissance des PME. Mais cela fait un certain temps maintenant que les assureurs ne se sentent plus tenus par leur parole : en contrepartie de leur effort d’investissement, ils avaient obtenu une stabilité du régime fiscal de l’assurance-vie… depuis remise en cause.
Pourtant les critiques ne cessent pas. En 2011, alors que Bercy, l’association des fonds (Afic) et celle des assureurs (FFSA) étaient en discussion, un rapport de la Médiation du crédit tançait ces derniers pour n’avoir investi que 1,46 % de leurs actifs et s’être concentrés sur les LBO. Or les assureurs avaient dû passer pour 2,5 milliards d’euros de dépréciations dans le non-coté à cause de la crise. Depuis, la puissance publique s’est retirée du débat. Mais l’Afic continue de déplorer l’insuffisance d’investissement des assureurs.
Hier encore, à l’occasion de la présentation du bilan annuel de l’investissement des fonds en France, l’association a relevé que les assureurs et mutuelles ne pesaient plus que pour 16 % de la collecte de capitaux, en repli de 23 % sur un an. C’est désormais autant que les personnes physiques. En 2008, ils assuraient la moitié de la collecte… Hier, néanmoins, les assureurs ont répondu à une des inquiétudes de l’Afic sur la situation « préoccupante » en capital-innovation, dont tous les indicateurs sont en repli : les montants investis (626 millions d’euros), le nombre d’entreprises accompagnées (438) et les intentions d’affectation de capitaux levés (828 millions d’euros). Les cinq assureurs qui pilotent le programme avec bpifrance envisagent ainsi de relever à 15 millions d’euros leur ticket maximal par fonds, afin de mieux soutenir les véhicules dédiés aux entreprises de croissance.