C’est une confirmation de la bonne santé actuelle du secteur de la réassurance. La Caisse Centrale de Réassurance (CCR) a annoncé lundi avoir pu renforcer ses réserves dédiées au régime des catastrophes naturelles à l’issue de son exercice 2013. Celles-ci s’élèvent désormais à près de 4 milliards d’euros.« Nous savons faire face à des événements significatifs tout en ayant une capacité financière qui continue à augmenter », souligne Stéphane Pallez, PDGdu groupe public.
En 2013, la CCR a ainsi dû supporter une charge de sinistres « significative, sans être extrême » : 130 millions d’euros pour les inondations qui ont touché la région de Lourdes en juin, 30 millions pour celles survenues dans le Centre-Est en mai. Le coût sur 2013 de la tempête Dirk s’est élevé à 16 millions. Enfin, la facture liée à la sécheresse de 2011 a encore gonflé, atteignant un total de 424 millions. L’impact sur les résultats 2013 représente 49 millions.
La CCR reste bénéficiaire aussi bien sur son activité historique de réassurance des catastrophes naturelles en France que sur le marché traditionnel de la réassurance. Au total, elle a dégagé en 2013 un résultat net de 210 millions d’euros, contre 242 millions l’année précédente. Mais « c’est un résultat qui reflète de manière beaucoup plus pure l’activité », affirme Stéphane Pallez, en rappelant que les résultats 2012 avaient été alimentés par des éléments exceptionnels assez importants. « Nous sommes capables de dégager ce type de résultat en dépit de la baisse de rendement des actifs financiers », se félicite-t-elle.
En réassurance de marché, la CCR n’a supporté qu’une faible part des grands événements qui ont touché le secteur en 2013. Ainsi, les intempéries en Allemagne ne lui ont coûté que 8,2 millions d’euros, et les inondations à Calgary 7,8 millions. Au total, le ratio combiné (qui mesure la rentabilité technique en non vie) s’est amélioré, en tombant à 78,3 %, contre 87,5 % en 2012. Sonchiffre d’affaires total a baissé de 6,6 % l’an dernier, à 1,26 milliard d’euros, du fait du recentrage de ses activités de réassurance de marché opéré depuis 2012.
L’année 2014 s’annonce d’ores et déjà « potentiellement très chargée ». D’après les estimations de la CCR, les inondations françaises du début de l’année vont, en effet, déjà coûter entre 300 et 400 millions d’euros au marché, alors que le coût annuel moyen de tels événements atteint d’ordinaire 500 millions. Tous ces sinistres illustrent, selon Stéphane Pallez, plus que jamais « l’intérêt d’un système d’indemnisation organisé et préfinancé qui fonctionne sans faire appel au budget de l’Etat ». « C’est un régime qui doit continuer à se moderniser »,affirme-t-elle.