Près dun an après Fukuhisma, Scor a fait le bilan de son année 2011. Il en ressort que le premier réassurer français a été fortement affecté par la catastrophe nippone, à hauteur de 368 millions deuros. “Heureusement que nous étions bien réassurés nous-mêmes “, se soulageait Denis Kessler, le PDG du groupe, jeudi matin. “Nous étions protégés par toute une série de mécanismes, ce qui fait que le coût net pour le groupe a été limité à 185 millions d’euros”, a-t-il indiqué. Reste que le séisme de Tohoku du 11 mars 2011, qui a provoqué la catastrophe de Fukushima, nest pas le seul événement naturel qui a affecté les comptes du cinquième réassureur mondial en 2011.
La pire année en matière de catastrophes naturelles
Les inondations en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Danemark et en Thaïlande, ainsi que les tornades aux Etats-Unis ont également pénalisé Scor dune charge ” infiniment plus lourde que les autres années “, estime Denis Kessler. Selon lui, 2011 a “sans doute été la pire année en matière de catastrophes naturelles “.
Au total, elles ont coûté 636 millions d’euros en net au réassureur français en 2011, et 900 millions en brut. Le ratio combiné de Scor- la somme des frais de gestion et du coût des sinistres divisée par le total des primes encaissées- sest ainsi élevé en 2011 à 104,5% en réassurance non-vie, contre 98,7% en 2010. Les catastrophes naturelles ont affecté le ratio de Scor à hauteur de 18,5 points.
Mais le réassureur estime être “parvenu à absorber ces chocs sans précédent”. Le groupe a dégagé un bénéfice net de 330 millions d’euros en 2011, en recul de 21% par rapport à 2010. Le volume de ses primes brutes émises est pourtant en progression de 13,6% à 7,6 milliards d’euros. Cette hausse sexplique notamment par la bonne dynamique commerciale de la réassurance vie (+19,3%), qui a profité de l’acquisition en août de Transamerica Re, la division américaine de réassurance-vie du néerlandais Aegon, et dont la contribution aux bénéfices de Scor s’élève à 131 millions d’euros.
Allocation d’actifs prudente
Scor a également limité ses pertes sur les marchés financiers malgré des turbulences qui ont fait fortement chuter les bénéfices de la finance en 2011.
« Notre allocation d’actifs prudente nous a protégés contre la plupart des effets indésirables des turbulences des marchés financiers, notamment de la crise des dettes souveraines dans la zone euro », a indiqué Denis Kessler. La grande prudence affichée par Scor en matière dallocation dactifs a conduit à un faible rendement de ses actifs, soit 3,7% contre 4% en 2010.
Scor a diminué la part des actions dans son portefeuille à 5% fin 2011. Le groupe a également poursuivi la réduction de son exposition à la dette souveraine des pays périphériques de la zone euro. Fin 2011, il ne détenait en effet plus aucun titre souverain grec, irlandais, italien, portugais et espagnol.