Aviva France ne nous avait pas habitués à tenir un discours aussi offensif. La filiale du groupe d’assurances britannique entend connaître une vraie phase de croissance dans les années à venir. A horizon cinq ans, elle espère atteindre la barre symbolique des 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires, annonce Philippe Maso y Guell Rivet, son directeur général, qui présente sa feuille de route aux « Echos » (lire ci-dessous). Ce qui serait « un bond en avant important », alors qu’Aviva France a réalisé un chiffre d’affaires brut consolidé de 6,1 milliards d’euros en 2011 et de 7 milliards en 2010. Surtout connu pour être l’assureur historique du contrat de l’Afer, la première association d’épargnants française, Aviva France veut faire feu de tout bois, en assurance-vie comme en dommages et santé.
Mais ce plan de marche ambitieux se fera en maintenant un objectif de rentabilité élevé, précise Philippe Maso y Guell Rivet. « Aviva s’est concentré sur ses performances opérationnelles en travaillant sur la structure des produits et les coûts de distribution. Ce travail complexe a eu un impact positif en 2011 », explique-t-il. Le groupe a réussi à augmenter ses marges en assurance-vie avec un taux de rendement interne qui s’est élevé à 11,4 %, contre 9,2 % fin 2010. En assurance-dommages, son ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) s’est lui aussi amélioré, retombant à 91,6 %, contre 98,2 % un an plus tôt. Quant au résultat opérationnel, il a progressé de 25 %, à 543 millions d’euros.
Sur le plan de l’activité, Aviva France sort en revanche d’un exercice 2011 contrasté avec une évolution positive en assurance-dommages et santé (+ 4 %, à 1,2 milliard d’euros) et un recul de ses affaires nouvelles en assurance-vie (- 19 %, à 4,6 milliards), un peu plus marqué que la moyenne.
Ouverture sur le courtage
Son partenariat en bancassurance avec le Crédit du Nord lui a néanmoins permis de limiter la casse avec une hausse de 13 % des ventes d’Antarius. Pour Philippe Maso y Guell Rivet, cela illustre la pertinence du modèle de multidistribution d’Aviva France. Une stratégie qu’il veut conforter avec une ouverture plus grande sur le courtage.
Sur les premiers mois de 2012, il se dit satisfait de l’évolution de la collecte en assurance-vie, qui progresse par rapport au dernier trimestre 2011, « bien qu’étant en retrait par rapport au premier trimestre 2011 ».