Pour les réassureurs, les conditions de marché sont toujours aussi compliquées. Lors des renouvellements de programmes du 1er janvier, l’offre est restée largement supérieure à la demande, avec une concurrence qui s’est « accentuée en fin d’année 2015 », ainsi que le signale SCOR. L’industrie n’ayant, par ailleurs, pas eu à payer une charge de sinistres trop importante l’an dernier, tout était réuni pour entretenir la pression sur les tarifs. Dans ce contexte », « nous avons choisi de donner la priorité au maintien de la profitabilité », a expliqué mardi Victor Peignet, le directeur général de SCOR Global P&C, la division de réassurance non vie du groupe français. Le réassureur indique qu’il « continue de conclure de nouvelles affaires rentables, contrebalançant largement la baisse des primes due à une sélection accrue des affaires et à une gestion plus stricte du portefeuille ». Il a en particulier reçu «  beaucoup de sollicitations » aux Etats-Unis.

Résultats sous pression

SCOR Global P & C a ainsi vu ses primes brutes progresser de 2 % à taux de change constant, à 3 milliards d’euros, avec un niveau de rentabilité techniques attendue « quasiment stable » par rapport à janvier 2015. La baisse de la tarification ajustée aux risques a, elle, été « contenue à – 1 % ». La semaine dernière, le numéro un mondial du secteur, l’allemand Munich Ré, avait, lui aussi, fait état d’une baisse d’environ 1 % de ses prix.

« Nous sommes en train d’arriver au creux du cycle », veut croire Victor Peignet. Un pronostic également formulé par Hannover Re. « Il y a des indices sur le fait que la baisse des prix touche un point bas », avançait la semaine dernière le troisième réassureur mondial, voyant des signes avant-coureurs sur le marché américain. De fait, souligne Victor Peignet, des capacités alternatives apportées des investisseurs en quête des rendements « commencent à se retirer de certains placements » aux Etats-Unis. Autre élément qui pourrait changer la donne, selon lui : les résultats sous pression de certains réassureurs au quatrième trimestre.

Cela dit, «  les renouvellements du 1er avril ont malheureusement l’air de se profiler comme ceux du 1er janvier », constate Victor Peignet. Munich Ré disait ne pas s’attendre « à ce que l’environnement de marché change significativement lors des renouvellements à venir en 2016, à moins que ne se produisent des événements extraordinairement coûteux »

Fonte:echos