Generali ne veut pas perdre de temps. Deux semaines après l’annonce du départ surprise de son directeur général Mario Greco pour son concurrent suisse Zurich Insurance Group, le processus de sélection du nouveau patron de l’assureur italien bat son plein. En attendant, c’est Gabriele Galateri di Genola, le président du conseil d’administration de Generali, qui assumera l’intérim comme directeur général. Le troisième assureur européen a en effet annoncé mardi soir le départ immédiat de Mario Greco alors que ce dernier avait proposé de rester jusqu’au terme de son mandat fin avril.
Les noms de plusieurs successeurs potentiels circulent dans la presse italienne. Parmi eux, deux se détachent. Le Français Philippe Donnet, qui dirige depuis octobre 2013 Generali Italia, le vaisseau amiral du groupe, et Alberto Minali, le directeur financier, seraient ainsi les mieux placés. « Les deux sont parfaitement légitimes. Et la solution interne est rationnelle. Aller chercher quelqu’un à l’extérieur risquerait de faire perdre du temps dans l’exécution de la stratégie qui a déjà été décidée », estime une source. Durant ses trois années et demie passées à la tête de Generali, Mario Greco avait en effet impulsé un élan nouveau avec l’ambition affichée d’en faire « le leader de l’assurance de particuliers en Europe ».
Bolloré en embuscade
L’un des actionnaires influents de Generali, Leonardo Del Vecchio (président de Luxottica), avait de fait dit qu’il serait « moins risqué » de prendre un candidat en interne. D’après l’agence Reuters, Vincent Bolloré aimerait bien, lui aussi, avoir son mot à dire dans le choix du futur directeur général. L’homme d’affaires français, qui fut vice-président de Generali de 2010 à 2013, n’est certes plus administrateur du lion de Trieste. Mais il est l’un des actionnaires principaux de la banque d’affaires milanaise Mediobanca, qui a elle-même beaucoup de poids chez l’assureur italien. Le président du conseil de surveillance de Vivendi « veut un Français à la tête de Generali, à savoir Philippe Donnet », a affirmé une source proche du dossier à Reuters.
Laurent Thévenin, Les Echos
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