On ne peut pas comparer les prix d’assurance et de crédit comme on compare ceux d’hôtel ou de billets d’avion. Google vient d’en faire l’amère expérience : il s’apprête à fermer Google Compare, son comparateur dédié aux services financiers (assurance auto, assurance-voyage, prêts hypothécaires, coût des cartes de crédit, etc.), seulement un an après son lancement aux Etats-Unis. « Le succès que nous espérions n’a pas été au rendez-vous », s’est contenté d’indiquer Google dans un communiqué.

Prudent, le groupe s’était limité aux marchés britannique et américain. Il espérait générer des revenus substantiels en convainquant les banques et les assureurs de payer une commission pour se faire référencer. Mais le projet s’est avéré excessivement lourd à gérer. Car, pour être autorisé à comparer les offres des assureurs auto, Google devait obtenir le feu vert des régulateurs financiers, dans chacun des Etats américains. Il devait aussi récolter des informations détaillées sur chaque conducteur, ce qui rendait le comparateur beaucoup plus fastidieux que Google Flight par exemple – son comparateur de vols aériens.

Plus important encore : Google n’a pas réussi à convaincre les grands assureurs et les grandes banques de participer au projet, ceux-ci n’ayant aucune envie de partager leurs profits avec les champions de la Silicon Valley. Les internautes ne pouvaient donc comparer les prix que de petits acteurs. Les banques et assureurs étant de gros annonceurs sur Google, celui-ci n’a pas forcément voulu prendre le risque de les froisser avec ce nouveau service.

Les comparateurs de services financiers sur Internet ne sont pourtant pas tous voués à l’échec, loin de là. Certains profitent d’un véritable engouement de la part des investisseurs. C’est le cas de LendingTree Inc., qui permet de comparer les offres de crédits immobiliers et le coût des cartes bancaires en ligne. Son action a bondi de 55 % l’an dernier. C’est également le cas de Credit Karma, une start-up qui permet aux internautes de mesurer leur qualité de crédit – indispensable pour louer un appartement aux Etats-Unis – et qui les met en contact avec des banques par la suite. L’entreprise est valorisée 3,5 milliards de dollars aujourd’hui.

Lucie Robequain, Les Echos
Bureau de New York

Les Echos
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