C’est une entrée en matière particulière qu’a vécue mardi Xavier Durand, le nouveau directeur général de Coface. Le jour même de la prise de fonctions de ce dernier, l’assureur-crédit français, qui publiait après la clôture de la Bourse ses résultats annuels, a annoncé renoncer à certains de ses objectifs financiers pour 2016. « En l’absence de rebond significatif de l’activité mondiale et compte tenu du transfert de la gestion des garanties publiques [à bpifrance, NDLR], l es objectifs de croissance du chiffre d’affaires et de rentabilité (rendement sur fonds propres nets des actifs incorporels ou RoATE) que Coface s’était fixés, il y a deux ans, à horizon 2016 ne seront pas atteints », prévient le groupe, détenu à 41 % par Natixis.

Lors de son introduction en Bourse, en juin 2014, Coface avait promis à ses actionnaires de générer entre 2014 et 2016 une croissance moyenne de son chiffre d’affaires (à périmètre et taux de change constants) comprise entre 3 % et 5 %. Il visait aussi alors un RoATE supérieur à 12 % à horizon fin décembre 2016. « Le “business model” de Coface, sa solidité financière et ses perspectives de taux de distribution du résultat, à environ 60 %, ne sont toutefois pas remis en cause », affirme l’assureur-crédit. Pour 2015, il propose ainsi de redistribuer 60 % du résultat net avec un dividende de 0,48 euro par action.

Une croissance tirée par les pays émergents

L’an dernier, Coface a dégagé un résultat net de 126 millions d’euros, en hausse de 1 %. Son chiffre d’affaires a, lui, progressé de 3,4 %, à 1,49 milliard d’euros, avec une croissance tirée par les pays émergents. L’assureur-crédit fait cependant état d’une production de nouveaux contrats moindre qu’en 2014, une année « qui avait notablement bénéficié de la signature de quelques contrats importants ».

Son ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) s’est détérioré de 3,4 points, à 83,1 %. Parmi les mesures correctrices, Coface indique avoir réduit ses expositions en Chine, en Russie et au Brésil. Il s’agit pour Xavier Durand, ancien directeur de la stratégie et du développement de GE Capital (« Les Echos » du 18 janvier) «  d’étudier et de mettre en place les adaptations structurelles nécessaires pour améliorer l’efficacité opérationnelle du groupe », « d’insuffler une nouvelle dynamique commerciale » et de «  renforcer, dans la durée, le développement rentable de Coface ».

Laurent Thévenin, Les Echos

Fonte:echos