Un rebondissement dans le scandale des « polices d’usure » menace la banque néerlandaise ING. Ce serpent de mer qui empoisonne les assureurs des Pays-Bas depuis des années, s’étend ainsi désormais au secteur bancaire.
Face à l’indemnisation rétive par les compagnies d’assurances de leurs clients dupés par des produits d’investissement sujets à caution, les banques sont en effet à leur tour prises dans la tourmente en tant qu’intermédiaires dans la vente de ces contrats. Premier établissement visé, ING est inquiété par l’association de défense de clients Stichting Woekerpolisproces pour les produits de l’assureur NN, que son ex-filiale Postbank distribuait dans les bureaux de poste néerlandais.
« ING est responsable au titre de son rôle de conseiller financier », estime un représentant de ce groupement. Quelque 250.000 contrats auraient ainsi été vendus via cette filiale postale. L’indemnisation réclamée à ING pourrait atteindre 2,5 milliards d’euros. Selon le succès de cette première mise en cause, d’autres banques pourraient faire les frais de ce scandale.
Les dérapages incessants dans le règlement de ce dossier à la charge des assureurs font régulièrement la une de l’actualité depuis les premières indemnisations en 2008. Mais ni les remontrances de la banque centrale néerlandaise du printemps dernier, ni l’agenda de cet automne fixé aux assureurs par l’autorité des marchés financiers (AFM) n’ont été suivis d’effet.
Dans ce contexte, les associations de défense d’assurés multiplient les pressions. Ainsi la compagnie d’assurance-vie Aegon, qui a déjà dû dédommager des clients mécontents à trois reprises, reste inquiétée pour des indemnisations insuffisantes par des milliers d’autres. Une affaire pendante auprès de la Cour de justice européenne menace aussi l’assureur NN, ex-filiale d’ING. Le mouvement devrait durer, car, si l’on en croit l’AFM, sur les quelque 7 millions de « polices d’usure » vendues, près de la moitié seulement seraient résiliées ou en attente de traitement.