En 2013, le groupe financier japonais Resona Holdings, qui contrôle trois banques dans le pays, s’était engagé à finaliser, sous cinq ans, le remboursement de la totalité des 3.000 milliards de yens de fonds publics que l’Etat lui avait versés en 2003, mais également dans les années 1990, pour le sauver de la faillite. Ce processus pourrait finalement être accéléré. Ce week-end, les médias nippons assuraient que le groupe bancaire était sur le point de céder 5,6 % de son capital à deux grands assureurs de l’Archipel, Nippon Life et Dai-ichi Life, en échange d’une injection de 80 milliards de yens (680 millions de dollars).

Les deux assureurs, qui détiennent déjà de petites parts dans le groupe (2,5 % pour Dai-ichi Life et moins de 1 % pour Nippon Life), chercheraient à renforcer leur partenariat pour mieux profiter de la densité du réseau de vente du conglomérat, qui gère trois banques commerciales dans le pays.

Un effort gigantesque

Les deux groupes souhaiteraient concevoir, chacun de leur côté, de nouveaux produits d’épargne dédiés, qui seraient écoulés dans les agences de Resona Bank, présent sur tout le territoire, mais aussi chez Saitama Resona Bank, très bien implanté au nord de Tokyo, ainsi que chez Kinki Osaka Bank, travaillant, lui, dans le bassin industriel autour d’Osaka.

 

Avec cette opération, le conglomérat financier – qui a déjà reversé au fil des ans plus de 80 % de la totalité des fonds que l’Etat avait injectés dans ses différentes filiales et dans les structures qui l’avait précédé, notamment l’Asahi Bank – pourrait finaliser son effort de remboursement avant la date de mars 2018, qu’il présente régulièrement comme une échéance historique.

A l’issue de ce gigantesque effort, Resona Holdings mettrait un point final à une saga qui a été parfois regardée, depuis la crise financière européenne de 2008, comme une stratégie pertinente de sauvetage bancaire. 

Yann Rousseau, Les Echos