Michael Diekmann, patron d’Allianz, a vu l’an dernier le « changement culturel »annoncé dans l’assurance-vie prendre forme. Dans un contexte de taux planchers, son produit hybride lancé en juillet, qui offre une garantie de taux plus basse mais des chances de meilleure rentabilité, a séduit. Fin 2013, un contrat nouveau sur quatre d’épargne retraite placés par les courtiers relevait de ce type. « Cela me plaît, nous allons continuer », a commenté le dirigeant.
Le patron du premier assureur européen a multiplié jeudi les exemples de succès commerciaux. En Italie, un marché rapetissant et où règne la guerre des prix, il gagne des parts de marché en pariant sur le digital : deux clics sur Internet suffisent pour obtenir une proposition de police d’assurance automobile. FastQuote, le produit correspondant, a généré depuis 2012 plus de 6,5 millions d’offres, pour 136.000 contrats signés dans la péninsule. La France et l’Allemagne suivront cette année. Allianz a aussi séduit 225.000 clients italiens avec un contrat modulé selon le nombre réel de kilomètres parcourus. La France a lancé le même produit pour les flottes d’entreprise.
Côté croissance externe, Allianz négocie en Italie avec Unipol la reprise d’un portefeuille d’assurances. Le munichois ne se voit pas engagé dans une course à la taille, mais privilégie la « croissance profitable », assure son patron. L’an dernier l’a démontré, avec un résultat opérationnel historique de 10,1 milliards d’euros. La hausse annuelle de 8 % est plus rapide que celle de 4,1 % duchiffre d’affaires, à 110,8 milliards d’euros.
La branche accidents-dommages a dépassé ses objectifs en dépit de graves inondations en Europe centrale et en Allemagne. La gestion d’actifs aussi, mais elle est secouée par le départ surprise en janvier dernier, chez son gestionnaire américain Pimco, du co-chef investisseur Mohamed El-Erian. La dépendance du fonds doit être réduite vis-à-vis de son fondateur, Bill Gross, gardien des produits à taux fixes, subissant depuis des mois de forts retraits de liquidités.
Dans ce contexte, la gestion d’actifs vise en 2014 entre 2,5 et 2,9 milliards d’euros de résultat, en deçà des 3,2 milliards de 2013. La branche vie cible 3 milliards, contre 5,1 à 5,7 milliards d’euros pour la branche accidents-dommages (5,3 milliards en 2013). Visiblement prudent « dans le contexte actuel de taux, il est réaliste de dire que la branche dommages est le mieux à même d’apporter de la croissance », a reconnu Michael Diekmann.