C’est dans la plus grande discrétion que Groupama vient de se retirer de La Réunion Aérienne, un pool d’assureurs et de réassureurs qui comprend aussi MMA (Covéa), Generali et SCOR. L’assureur mutualiste avait rejoint en 1995 ce groupement d’intérêt économique (GIE) qui souscrit des risques aéronautiques pour le compte de ses membres et détient 12 % de part de marché au niveau mondial.
Son départ inopiné serait lié à son besoin de libérer du capital et aussi à son niveau de notation (BBB-chez Standard & Poor’s et BBB chez Fitch) devenu trop handicapant pour les grands programmes d’assurance. Groupama Transport – aujourd’hui fusionné avec GAN Eurocourtage qui a été mis en vente -avait réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de 82 millions d’euros en assurance-aviation.
C’est SCOR qui a pris sa place depuis le 1 er janvier. Le réassureur l’a fait via sa filiale d’assurances SCOR UK. Ce montage « permet de conserver l’équilibre entre les trois membres du GIE », précise Victor Peignet, le directeur général de SCOR Global P&C. « C’était une opportunité. Generali et Covéa étant actionnaires de SCOR et ayant nous-mêmes déjà une part de réassurance dans le GIE, nous étions sans doute une solution assez naturelle pour remplacer Groupama »,affirme-t-il.
SCOR se renforce ainsi en assurance-aviation alors même que ce marché a connu plusieurs exercices difficiles. « C’est un investissement stratégique à moyen terme, qui s’inscrit dans la volonté des partenaires de voir le portefeuille du GIE se diversifier vers l’aviation générale [de tourisme, sportive, d’affaires, etc., NDLR] et la responsabilité civile produits », précise Victor Peignet.
La Réunion Aérienne réalise 60 % de ses revenus avec les grandes compagnies aériennes et les constructeurs. L’été dernier, son directeur général expliquait aux « Echos » la nécessité de se tourner davantage vers le « mid-size », c’est-à-dire les compagnies de moyenne et de petite taille, un segment plus rentable que les majors.