Les mutuelles du Gema ont plutôt bien tiré leur épingle du jeu l’an dernier. Sur leur grande activité d’assurance-dommages, elles ont fait mieux que la moyenne avec un chiffre d’affaires en hausse de 5 %, à 12,5 milliards d’euros (contre + 4 % pour l’ensemble du marché). Cette progression tient à la fois aux augmentations tarifaires en assurance automobile et en multirisque habitation et à un gain net de 340.000 sociétaires.
« Dans un contexte plutôt de marasme, c’est un chiffre qui nous rassure », se félicitait vendredi Gérard Andreck, le président du Groupement des entreprises mutuelles d’assurance, lors d’une rencontre avec la presse. D’autant plus que la concurrence des bancassureurs se fait de plus en plus pressante, comme en témoignent les débuts tonitruants de La Banque Postale IARD (200.000 contrats en un an).
En assurance-vie, les mutuelles du Gema ont là aussi gagné des parts de marché, même si leur collecte brute a baissé de 11,7 %, à 9,1 milliards d’euros (- 14 % pour le marché). Malgré une hausse de 23,6 % des prestations versées aux épargnants, la collecte nette (c’est-à-dire la différence entre les sommes collectées et les retraits) reste positive, à + 2,1 milliards d’euros. Les 10 entreprises du Gema opérant en assurance-vie totalisent désormais 4,33 millions de clients (après avoir capté 100.000 nouveaux souscripteurs en 2011).
Ce qui « semble confirmer que, contrairement à ce qui se dit parfois, l’épargne populaire ne se détourne pas de l’assurance-vie », relève la fédération professionnelle. Selon elle, les retraits conséquents effectués l’an dernier par les Français, qui ont souvent dû puiser dans leur épargne pour faire face à des fins de mois difficiles, « n’ont rien à voir avec des comportements de défiance ».
Le Gema fait également état d’un « fort développement » en santé, son dernier métier, avec un encaissement total de 1 milliard d’euros en 2011.
« Un 4 e type d’opérateur »
« Parti de loin », le Gema est en train de s’affirmer comme « un 4e type d’opérateur en santé » aux côtés des mutuelles « 45 », des institutions de prévoyance et des assureurs privés, estime Gérard Andreck. C’est donc assez logiquement qu’il demande à être « un peu plus associé aux évolutions de ce secteur ».En attendant, le Gema souligne sa proximité et ses échanges réguliers avec la Mutualité française.
Quant aux résultats 2011, que ses mutuelles présentent traditionnellement à partir du printemps, ils devraient « rester honorables […] sans être exceptionnels », avec des résultats techniques en amélioration, annonce le groupement. « Ils devraient en tout cas nous permettre d’augmenter notre base de fonds propres durs », précise-t-il. Ce qui est une bonne nouvelle alors que les futures règles prudentielles de Solvabilité II vont nécessiter davantage de capitaux.