Allianz a publié hier un bénéfice annuel de 2,54 milliards d’euros, très loin de ses standards habituels. Le résultat net a fondu de moitié par rapport à 2010, sous l’effet des dépréciations d’actifs qu’a dû passer le premier assureur européen sur son portefeuille de titres d’Etat grecs et ses investissements dans le secteur financier. Ces dépréciations – décrites comme « très conservatrices » par le groupe bavarois -se sont élevées à 1,9 milliard d’euros au total, dont 516 millions sur la Grèce (avec une décote de 75 %). « Ce qui devait être déprécié l’a été, vite et entièrement », a précisé Michael Diekmann, le président d’Allianz.
Cette année 2011 « très éprouvante » a également été la plus coûteuse de tous les temps sur le plan des catastrophes naturelles pour l’assureur allemand. Le tsunami au Japon, le tremblement de terre en Nouvelle-Zélande, les inondations en Australie et en Thaïlande et les tornades aux Etats-Unis lui ont laissé une charge de 1,8 milliard d’euros. Ce qui n’a cependant pas trop entamé son résultat opérationnel en assurance-dommages (4,2 milliards d’euros, en recul de 2,5 %). Allianz a vu son chiffre d’affaires sur cette branche d’activité atteindre un niveau record (44,8 milliards, en hausse de 2 %).
« Amélioration modeste »
L’assurance-vie et santé n’a pas fait aussi bien qu’en 2010, année faste en termes de chiffre d’affaires. Le groupe munichois a collecté 53 milliards d’euros de primes (- 7,4 %) pour un résultat opérationnel en recul de 15,6 %, à 2,42 milliards. Au total, il a une nouvelle fois dépassé les 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Il a aussi réussi à tenir son objectif opérationnel, à 7,9 milliards. Ce qui, selon Michael Diekmann, « montre la vraie force de [son] “business model” ». Pour 2012, il a relevé ses prévisions de résultat opérationnel, à 8,2 milliards, à plus ou moins 500 millions près.
L’assureur allemand, qui attend une « amélioration modeste » des conditions économiques au second semestre, n’a pas manqué d’afficher sa confiance. Il se tient à l’affût d’éventuelles acquisitions – son nom est d’ailleurs cité parmi les candidats à la reprise de GAN Eurocourtage, que Groupama a mis en vente.« Il y a de nouvelles opportunités qui émergent alors que les banques modifient leur “business model” et que certains concurrents locaux sont affaiblis par la crise », relève Michael Diekmann, tout en ajoutant qu’« il n’y avait pas d’urgence à agir ».