La fintech Advize se met au service des professionnels
SOLENN POULLENNEC
LE SPÉCIALISTE DE L’ASSURANCE-VIE EN LIGNE TRAVAILLE POUR LE SITE DE COURTAGE EASYBOURSE ET AVEC DES CONSEILLERS EN GESTION DE PATRIMOINE. LES AUTRES ROBOTS- CONSEILLERS FRANÇAIS WESAVE ET YOMONI ONT AUSSI DES AMBITIONS DANS LE B TO B.
La fintech française Advize change de cap. La jeune pousse, qui s’est lancée en 2012 avec une offre de
conseil en investissement financier automatisé sur un contrat d’assurance-vie en ligne
pour les particuliers, se met désormais au service des professionnels. La société vient d’annoncer qu’elle allait déployer sa technologie pour EasyBourse, le site de courtage en ligne de
La Banque Postale
. « Nous allons pour eux déterminer le profil du client, analyser au quotidien les portefeuilles et fournir des conseils », explique Olivier Gentier, directeur général de la start-up d’une dizaine de personnes.
Advize veut également être le partenaire des
conseillers en gestion de patrimoine (CGP)
. Depuis la fin de 2017, la jeune pousse propose ainsi ses services en marque blanche. Concrètement, les CGP peuvent proposer à leurs clients d’investir, à travers leur interface, dans le contrat d’assurance-vie proposé par Advize sur son site.
Des épargnants difficiles à conquérir
Ce service permet notamment aux professionnels de gagner du temps pour gérer, à moindres frais, des clients au portefeuille moins garni. Advize compte cependant offrir à partir de mars un contrat d’assurance-vie de droit luxembourgeois pour servir une clientèle plus haut de gamme.
La société ambitionne d’avoir 1 milliard d’euros d’actifs « sous conseil » d’ici à la fin de 2019 et d’atteindre à cet horizon la rentabilité. L’offre destinée aux particuliers ne disparaît pas, mais le patron d’Advize ne mise guère sur le développement de son métier de
robot-conseiller en B to C
. « C’est une activité sur laquelle les places sont déjà prises par plein de sociétés avec des acteurs liés aux banques et des courtiers en ligne », souligne-t-il.
Face à cette concurrence, les nouveaux entrants doivent dépenser des sommes très importantes en publicité pour acquérir des clients. D’où la volonté pour les jeunes pousses françaises implantées sur ce segment d’aller chercher d’autres clients directs que les seuls épargnants. La start-up WeSave, soutenue par Amundi, ambitionne par exemple de déployer ses services
d’agrégation et de conseil
auprès de CGP.
Simplification
Son concurrent
Yomoni
compte aussi diversifier ses sources de revenus en travaillant avec des entreprises. Cette année, la jeune pousse soutenue par le Crédit Mutuel Arkéa et La Financière de l’Echiquier, ambitionne ainsi de développer une offre d’épargne salariale. « Notre objectif est de simplifier la mise en oeuvre de plans d’épargne salariale pour les dirigeants et les salariés de TPE et PME », explique le président exécutif de la fintech, Sébastien d’Ornano, toujours en quête de rentabilité.
Celle-ci a annoncé vendredi avoir atteint le cap de 44 millions d’euros d’encours sous gestion à la fin de l’année dernière avec 6.000 clients. « La recommandation de nos services par nos propres clients existants y est pour beaucoup », assure Sébastien d’Ornano. La société, qui compte par ailleurs développer une offre « premium » pour les plus gros patrimoines, espère avoir 1 milliard d’euros d’encours sous gestion en 2020.
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