LAURENT THÉVENIN
LES RENOUVELLEMENTS DE PROGRAMMES DU 1 ER JANVIER 2017 ONT ENCORE TOURNÉ À L’AVANTAGE DES ASSUREURS. LES BAISSES TARIFAIRES ONT TOUTEFOIS ÉTÉ MOINS MARQUÉES QUE LES ANNÉES PRÉCÉDENTES.
Les acheteurs de réassurance ont toujours l’avantage. D’après les grands courtiers mondiaux, les prix de la réassurance, déjà à la baisse depuis plusieurs années, ont encore globalement reculé lors des renouvellements de programmes du 1er janvier 2017. « Même si des signes montrent que les réassureurs ne sont pas prêts à être aussi flexibles que les années précédentes, beaucoup d’acheteurs ont encore réussi à obtenir des termes améliorés », a résumé mardi John Cavanagh, le patron de Willis Re. En réassurance de biens, pour les affaires qui n’ont pas été sinistrées, les baisses tarifaires ont ainsi pu atteindre jusqu’à 5 % aux Etats-Unis. Elles ont été encore plus fortes au Royaume-Uni (jusqu’à -7,5 %) et en Asie (-15 %).
L’offre reste supérieure à la demande
L’indice établi par le courtier JLT Re pour les prix de la réassurance des catastrophes naturelles s’est, lui, replié de 5,7 % lors des renouvellements du 1er janvier. Les prix sont « maintenant inférieurs de 33 % au niveau de 2013 et approchent le précédent cycle bas de la fin des années 1990 », a commenté David Flandro, chez JLT Re. Le recul de cet indice a toutefois été moins prononcé que les années précédentes (-8,2 % pour le 1er janvier 2016, -11 % en 2015 et – 12 % en 2014). « Il y a une tendance plus universelle vers une modération du déclin tarifaire », souligne le courtier. Cela a été le cas, indique-t-il, sur la plupart des lignes en responsabilités et en santé, avec des prix stables ou « modérément à la baisse ».
Les conditions n’étaient en tout cas pas réunies pour provoquer l’amorce d’un retournement du marché. L’offre de réassurance est restée en effet bien supérieure à la demande. Le secteur de l’assurance n’a, par ailleurs, pas eu à s’acquitter d’une facture trop lourde en 2016 pour l’indemnisation des catastrophes d’origine naturelle ou d’origine humaine (49 milliards de dollars, selon Swiss Re).
Il faudra attendre les communications, dans les prochaines semaines, des grands réassureurs (Munich Ré, Swiss Re, Hannover Re et SCOR) sur leurs campagnes de renouvellements pour avoir une meilleure vision d’ensemble. A l’abord des premières discussions avec leurs clients assureurs et les courtiers, en septembre, ceux-ci escomptaient une plus grande stabilité des prix. « Dans l’environnement tarifaire actuel, la plupart des principaux réassureurs ont recours à des stratégies de management de leurs portefeuilles de plus en plus poussées », observe, toutefois, John Cavanagh. D’où une approche plus fragmentée du marché.
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