C’est une année qualifiée de « charnière » par son président, Alain Montarant. 2015 constitue en effet pour la Macif le point d’aboutissement de son actuel plan stratégique et la présentation de son nouveau projet d’entreprise 2016-2020, qui doit être validé en juin. L’objectif affiché est « de replacer le sociétaire au coeur de nos préoccupations et de retrouver plus de proximité pour mieux le servir », souligne Alain Montarant. Il s’agit aussi pour le groupe « d’être en capacité de retrouver des parts de marché ». Ce qui laisse présager un positionnement tarifaire plus agressif.
Alors qu’il s’attelle à retrouver une meilleure rentabilité, le groupe d’assurances mutualiste serait sur « une trajectoire encourageante ». Son ratio combiné – l’indicateur de la rentabilité technique en assurance-dommages – s’est ainsi redressé. Il se situera « entre 102 et 103 % » en 2014, contre 104,5 % l’année précédente, avec « l’objectif réaliste d’être autour de 100 % en 2015 » , a annoncé jeudi soir son directeur général, Jean-Marc Raby.
La Macif – qui dévoilera ses comptes annuels le 28 avril – sera « clairement en deçà » des 150 millions d’euros de résultat net en 2014. Mais « nous devrions être au rendez-vous à ce niveau en 2015 », estime le dirigeant. L’assureur sort d’une année marquée par le poids très lourd des événements climatiques, avec une charge de 200 millions d’euros, soit le total le plus élevé des sept derniers exercices. En raison de la baisse des taux, il a par ailleurs dû recharger pour 40 à 50 millions d’euros les provisions mathématiques constituées pour verser les rentes futures. Autre élément défavorable, le transfert de la revalorisation des rentes versées aux accidentés de la route, qui lui coûte désormais entre 30 et 40 millions par an.
Sur le plan commercial, le bilan est très contrasté. La Macif fait état d’un développement très limité en auto (+0,5 %). En habitation, elle a connu de « vraies difficultés » avec « une perte de portefeuille ». En épargne – assurance-vie, l’année est jugée « correcte », avec un accroissement de la valeur du portefeuille de 300 millions d’euros.
L’année 2014 aura aussi été marquée par « un vrai démarrage de la croissance » de son activité bancaire. Avec 90.000 clients, la Macif est toutefois encore loin des 300.000 comptes visés à horizon 2015. Elle mise désormais sur une réorientation de son modèle davantage vers une banque à distance.
Comme ses concurrents, le groupe se met par ailleurs en ordre de marche pour faire face à la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise au 1er janvier 2016. Une perspective qui devrait notamment la voir travailler avec BPCE sur le marché du petit collectif (« Les Echos » du 29 décembre 2014).